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«The Beatles: Get Back»: Peter Jackson lève le voile sur les Beatles
TVA Nouvelles
Lorsque Peter Jackson entame son projet de documentaire «The Beatles: Get Back», il veut en faire un film de deux heures et demie. Quatre ans plus tard, le réalisateur du «Seigneur des anneaux» livre une série de trois épisodes d’une durée totale d’environ sept heures. Entretien.
Janvier 1969. Les Beatles sont à Londres pour enregistrer les pièces de ce qui deviendra l’album «Let It Be» et préparer un concert qui pourrait être télévisé – ce qui deviendra le concert sur le toit de leur studio de Savile Row. Les «Fab Four» s’enferment en studio à Twickenham pour répéter pendant que Michael Lindsay-Hogg filme tout ce qui se passe, le résultat étant son documentaire «Let It Be», sorti en 1970, décrivant, chronologie oblige, la fin du groupe le plus populaire du monde à l’époque. Et si l’histoire était différente?
En rencontre de presse virtuelle de Wellington, en Nouvelle-Zélande, Peter Jackson est volubile, pressé et enthousiaste à l’idée de présenter enfin les fruits de son labeur de quatre années «seul dans un studio» de montage. Seul? Pas entièrement tout de même.
«J’avais rencontré Ringo lors de la première du "Seigneur des anneaux" et je savais qu’il aimait mes films. [...] J’ai été invité à une réunion par Apple Corps [pour autre chose]. J’ai toujours été intéressé par les archives des Beatles, celles qu’on n’a jamais vues et j’ai posé des questions sur celles [de Michael Lindsay-Hogg]. Ils m’ont alors dit qu’ils disposaient d’environ 60 heures de vidéo et de 130 heures d’audio.»
Les dirigeants d’Apple Corps ayant alors émis la possibilité de sortir un nouveau documentaire en utilisant ce qui avait été coupé au montage par Michael Lindsay-Hogg, Peter Jackson, immense admirateur des Beatles, se jette sur l’occasion. «Je me suis trouvé au bon endroit au bon moment», résume-t-il, avant d’ajouter: «Si "Let It Be" était ce que les Beatles voulaient que le public voie, que voulaient-ils que le public ne voie pas?»
Mais le cinéaste n’est pas au bout de ses peines. «À l’époque, la vidéo et l’audio n’étaient pas synchronisés», ainsi pour une journée donnée, on peut avoir deux ou trois heures de vidéo et six ou huit heures d’audio. Qu’à cela ne tienne, il passe des heures à synchroniser les deux.
Ce qui le frappe? «Les archives des 22 jours sont drôles, les Beatles travaillent, discutent, s’opposent, ce qui est normal. On voit quatre grands amis composer de la grande musique. Ce n’était pas du tout que ce j’avais imaginé pendant 34 ans. La mémoire, l’histoire, la déformation... C’est étrange... À l’époque, les Beatles se séparent, le documentaire sort et le public voit le documentaire comme l’histoire d’une séparation.»
«De plus, le fait d’avoir converti le 16 mm en 35 mm n’était pas une bonne idée. Les images du documentaire ont beaucoup de grain, les couleurs sont délavées, l’ensemble est très déprimant.»