«Qui nous écoute?»: une centaine de personnalités réclament une «loi intégrale» sur les violences sexuelles
TVA Nouvelles
«Qui nous écoute vraiment?»: sept ans après le lancement du mouvement #Metoo, plus d'une centaine de personnalités, dont de nombreuses actrices, appellent, dans une tribune publiée mardi, jour de l'ouverture du festival de Cannes, à une «loi intégrale» contre les violences sexuelles.
• À lire aussi: Le 77e Festival de Cannes s'ouvre avec #MeToo en tête
• À lire aussi: L’ombre de #MeToo plane sur la Croisette: voici cinq choses à surveiller au Festival de Cannes
«Nous sommes 100 (nombre de signataires à l'origine, NDLR), mais en réalité, nous sommes des centaines de milliers», écrivent les 147 signataires du texte assorti d'une pétition initiée par La Fondation des femmes, #Metoomédia et l'actrice Anna Mouglalis.
«Nos prises de parole #Metoo ont révélé une réalité plongée dans le déni: les violences sexistes et sexuelles sont systémiques, pas exceptionnelles. Pour autant (...) qui nous écoute vraiment ?», peut-on lire dans la tribune également publiée sur le site du quotidien Le Monde.
Parmi les signataires, figurent les actrices Isabelle Adjani, Charlotte Arnould, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Emma de Caunes, Judith Godrèche, Isild Le Besco, Muriel Robin, les autrices Leïla Slimani, Christine Angot, Vanessa Springora ou encore le comédien Philippe Torreton.
«Depuis sept ans, nous parlons pour nous et pour toutes les femmes, hommes et enfants qui ne peuvent pas le faire», écrivent-ils. «Nous ne sommes pas des chiffres: femmes et hommes de tous milieux professionnels, nous nous rassemblons pour demander une loi intégrale contre les violences sexuelles et sexistes, ambitieuse et dotée de moyens. Car malgré le courage des victimes, c’est l’impunité qui grandit.»
Les signataires jugent notamment «inacceptable» que le classement sans suite des plaintes pour violences sexuelles «ait atteint le taux délirant de 94% en 2022» et préviennent qu'ils n'acceptent plus «les effets d’annonce sans suite».
«L’ajout du seul mot consentement dans la loi ne permettra pas de rattraper le retard abyssal de la France en la matière», estiment-ils, en référence à l'engagement pris en mars par le président de la République Emmanuel Macron.