«Pub Royal»: Immortels Cowboys
Le Journal de Montréal
« On voudrait dédier cette soirée à notre cher Karl. En son honneur, célébrons la vie. » Le producteur de Pub Royal, et gérant des Cowboys Fringants, Claude Larivée, ne pouvait pas mieux dire en levée de rideau. Cette comédie musicale est un hommage royal au groupe de Repentigny, et à Karl Tremblay de surcroît. Elle élève les Cowboys au statut d’immortels.
On ne savait pas trop quel genre de soirée on aurait pour cette première médiatique montréalaise, au Théâtre Maisonneuve.
À peine neuf jours plus tôt, Karl Tremblay avait été célébré dans une cérémonie d’hommage national au Centre Bell. L’événement avait été très chargé émotivement, notamment en raison de la présence des trois Cowboys restants, qui avaient servi des discours hyper touchants et fait chanter la foule en interprétant Sur mon épaule.
Jeudi soir, à la Place des Arts, cette première était en toute sobriété.
Malgré la présence de quelques artistes — on y a aperçu les Cowboys Marie-Annick Lépine et Jean-François Pauzé, de même que Sara Dufour et 2 Frères —, l’équipe de Pub Royal avait préféré ne pas dérouler de tapis rouge. Probablement qu’on trouvait inapproprié de demander à des vedettes de sourire devant les flashs des caméras à peine un peu plus d’une semaine après la cérémonie pour Karl.
Après une courte allocution au micro de Sébastien Soldevila, metteur en scène de Pub Royal et cofondateur des 7 Doigts, de même que Claude Larivée, le spectacle s’est amorcé avec Bienvenue chez nous, nouvelle composition de Jean-François Pauzé écrite expressément pour le spectacle. La table était donnée avec cette « pas pire mise en bouche ».
Les sept chanteurs, sept danseurs et six artistes de cirque évoluent dans un splendide décor. Pub Royal est un huis clos et toute l’action se situe dans un bar à la géographie floue. Les amateurs des Cowboys remarqueront des affiches avec les mentions de chansons du groupe : Break syndical, La Reine et La Grand-Messe.
Bien sûr, faire un tel spectacle sur l’œuvre prolifique d’un groupe qui existe depuis plus de 25 ans nécessite de faire des choix déchirants pour les chansons. Les amateurs « du dimanche » des Cowboys Fringants seront peut-être déçus de ne pas y entendre plusieurs succès du groupe. Oubliez Toune d’automne, Sur mon épaule, Marine marchande, Tant qu’on aura de l’amour et En berne. Elles n’y sont pas.
Après 19 mois à parcourir la planète pour chanter ses succès dans des stades remplis de Swifties hystériques, la plus grande vedette de notre époque, Taylor Swift, s’amène enfin au Canada – six concerts à guichets fermés à Toronto à partir de jeudi, puis trois à Vancouver en décembre – pour mettre un point final à la tournée la plus lucrative de l’histoire de la musique.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.