«Plamondon: des mots qui résonnent»: une émouvante proposition célébrant notre plus grand parolier
Le Journal de Montréal
L’œuvre du grand parolier Luc Plamondon est célébrée de façon théâtrale et même sensorielle dans Plamondon: des mots qui résonnent, un spectacle musical et cinématographique agrémenté de réflexions de l’homme de 82 ans.
Luc Plamondon, qui est l’un des plus grands ambassadeurs québécois des dernières décennies, a donné des mots qui sonnent à des interprètes comme Céline Dion, Claude Dubois, Diane Dufresne, Marie Denise Pelletier, Ginette Reno et Martine St-Clair, pour ne souligner que quelques noms figurant sur une très longue liste de talents auxquels il s’est associé depuis les années 1970.
Dans cette très belle proposition de Christian Lalumière, plusieurs interprètes revisitent quelques-uns des grands succès offerts à la francophonie par l’auteur des opéras rock Notre-Dame de Paris et Starmania.
Toutes les pièces ont été réorchestrées par Alex McMahon, qui les transforme de très belle façon. Pensons notamment à Oxygène, ce classique indémodable popularisé en 1982 par Diane Dufresne qui prend des airs dance et électro avec Ariane Roy.
Le groupe Clay and Friends ouvre le bal au belvédère Camilien-Houde, sur le mont Royal, en reprenant Les chemins d’été (Dans ma Camaro), de Steve Fiset. Lydia Kepinski fait sienne Parc Belmont en version dansante, suivie de Call Girl (Cindy Bédard), Cœur de rocker (Matiu), Les uns contre les autres (Salomé Leclerc), Le blues du businessman (LUMIÈRE), Un garçon pas comme les autres (Martha Wainwright), L’amour existe encore (Laurence Jalbert) et Des mots qui sonnent (Fanny Bloom). Bruno Pelletier est le seul interprète original à pousser la note sur une pièce qui figure en tête de liste de son répertoire, Le temps des cathédrales.
Mélissa Bédard et Alex McMahon ferment ce parcours émouvant, tant il réveille en nous de beaux souvenirs et des émotions vraies, avec l’Hymne à la beauté du monde.
Plamondon, qui n’arrêtera jamais d’écrire, se raconte avec sincérité, humour et émotion dans cette heure trop vite passée, produite par Roméo & Fils. On ne le voit pas, il fait partie, en voix hors champ, de l’expérience sensorielle que souhaitait mettre en scène Christian Lalumière. Une belle surprise survient à la toute fin quand Luc Plamondon fait une apparition-éclair sur le plateau, toujours avec un blouson de cuir et ses verres fumés.
Plamondon, on le sent, aime la vie qu’il a eue quand il dit: «C’est une grande chance d’avoir des chansons qui m’ont suivi toute ma vie, qui ont suivi le public aussi.»
Ou encore: «Je ne sais pas d’où ça me vient l’inspiration, mais ça me vient très, très fort. C’est quelque chose que je reçois. Je suis toujours étonné moi-même. Parfois c’est une histoire, parfois c’est un personnage, mais en général ça part toujours d’une association de mots.»