
«Opportunité manquée»: le boycottage de Loblaw ne viserait pas le bon problème
TVA Nouvelles
Le boycottage lancé pour le mois de mai à l’encontre des prix affichés chez Loblaw et ses bannières ne se concentrerait pas sur le bon problème, croit Sylvain Charlebois, spécialiste de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie.
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«Je trouve que le boycottage est une opportunité manquée», a lancé l’expert en entrevue à LCN, jeudi.
S’il reconnaît qu’il y a bien un problème dans cette industrie, celui-ci concernerait plutôt l’abus en amont de la chaîne et non dans les épiceries et les magasins.
«Loblaw et Walmart abusent de leur autorité au sein de la chaîne en mettant beaucoup de pression sur les fournisseurs pour augmenter leur propre marge», a-t-il expliqué.
«C’est dommage que le boycottage n’ait pas profité de l’occasion pour éduquer les consommateurs pour ce qui est des problèmes actuels dans l’industrie», a ajouté M. Charlebois.
«On peut peut-être accusé Loblaw de profiter de la situation en vendant du Chanel numéro 5 qui est trop cher, mais pour ce qui est des sandwichs, de la sauce et des pâtes alimentaires, c’est moins clair», a souligné le spécialiste.
Loblaw est propriétaire de bannières comme Maxi et Provigo, mais aussi de Pharmaprix, qui serait bien plus à l’origine des profits de l’entreprise.
«Quand on regarde les états financiers publiés hier, on voit que Pharmaprix est vraiment la banque chez Loblaw. On vend des parfums, on vend des cosmétiques, des médicaments aussi, et les marges sont vraiment importantes», a-t-il analysé.