
«On fonce dans le mur»: les étudiants en arrachent pour se loger durant leurs études
TVA Nouvelles
À l’approche de la saison des déménagements, de nombreux étudiants seront forcés de prendre des décisions difficiles en matière de logements et d’opter pour des choix de vie qui ne font pas nécessairement leur bonheur pour réussir à joindre les deux bouts.
«En tant qu’étudiant à temps plein, je serais incapable de rentrer dans mon budget [...] Pour me consacrer pleinement à mes études, je vais juste rester chez mes parents. Je vais attendre d’avoir ma carrière avant de réfléchir à un logement», a lancé d’emblée Paul Émile Rouleau, 20 ans, en première année à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
À cause de la crise du logement, le jeune étudiant en enseignement du français au secondaire ne peut se permettre de se prendre un logement, avec son maigre salaire de 1200$ par mois.
Le jeune homme ne peut se permettre de consacrer plus de 16 heures par semaine à un emploi en tant qu’étudiant à temps plein, mais le prix d’un appartement 3 1⁄2, à lui seul, peut atteindre 1600$ par mois, a-t-il affirmé.
«Plus le coût des différentes assurances, le transport et la nourriture, je ne pouvais pas entrer dans mon budget», a-t-il précisé, méticuleusement.
Selon une enquête publiée en 2023 par l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant, un organisme qui développe et gère des projets de logements étudiants, près de 50% des 171 200 locataires étudiants à Montréal ont un revenu annuel inférieur à 20 000$.
L’enquête révèle aussi que ces locataires étudiants ont subi une hausse de loyer de 20% en deux ans, entre 2021 et 2023.
Rachel Mercier, une étudiante de 21 ans de deuxième année en éducation à l’UQAM, est d’avis que les loyers sont hors de portée pour ceux qui n’ont pas 40 heures par semaine à mettre sur un emploi – au salaire presque minimum – pour se payer un très petit 1 1⁄2 ou un appartement plus grand, en colocation forcée.