
«On écoutait MusiquePlus»: délicieuse nostalgie des années 1990
Métro
L’animatrice et autrice Marie-Josée Gauvin rappelle à la génération Y ses premières amourettes, les guéguerres du secondaire et autres montagnes russes de l’adolescence dans son craquant premier roman, On écoutait MusiquePlus, début d’une trilogie évocatrice de souvenirs d’une époque dont les nostalgiques de 35 et 40 ans ne sont pas toujours complètement détaché.e.s.
On écoutait MusiquePlus constituera un véritable régal pour quiconque ayant traversé l’adolescence alors que Lucien Bouchard était le premier ministre du Québec. Chaque page, ou à peu près, contient sa référence à la culture pop du moment: les magazines Filles d’aujourd’hui, Cool et Adorable, les boutiques Jacob, L’Ombre de l’épervier, le spécial Let’s Talk About Love du Poing J, Bouge de là, Internet qui se déconnectait quand on décrochait le téléphone, Elle a tout pour elle (She’s All That), Claude Rajotte, les vêtements Tommy Hilfiger, la Tornade qui se buvait «comme du jus», mIRC et les ASV… Marie-Josée Gauvin s’est d’abord gâtée elle-même en énumérant ses petits bonheurs de jadis.
«Je continue de citer ces repères-là dans ma vie de tous les jours. J’ai l’impression que j’ai appris la vie à travers cette culture-là. Moi, je vivais à Mistassini, et tout ce que j’avais à faire, c’était d’écouter MusiquePlus!», confie cette dernière à Métro.
La seule dédicace en début d’ouvrage est un clin d’œil «niché» – parce que non expliqué – au film Souvenirs d’été (Now and Then) que les initiées reconnaîtront. Avouez que «ça part fort!» pour les gamines d’hier!
Et c’est sans compter tous les artistes musicaux et chansons nommés ici et là, au gré des péripéties toutes simples de Manu, Catherine, Sophie et Rebecca, les quatre jeunes filles protagonistes qui apprivoisent l’amour, l’autonomie et la confiance en soi à travers leurs petits et grands drames dans leur Saguenay–Lac-Saint-Jean natal. Rien qu’une virée au centre commercial Place du Royaume ne peut consoler, mais convenons-en, à 14 ou 15 ans, savoir que notre kick trippe sur notre meilleure amie, c’est un peu la fin du monde.
«Je pense que la nostalgie réconforte énormément, et on a le sentiment d’appartenir à une gang, analyse Marie-Josée Gauvin. On se dit que, nous aussi, on vivait ça! Et ça suscite la curiosité de ce qu’on ne connaît pas. C’est une façon de chérir les grands moments et de continuer de les faire vivre. On se reconnaît. On existait! Je ne trouve pas ça loser du tout.»
Or, au-delà ces petits bonbons rassembleurs, On écoutait MusiquePlus est d’abord et avant tout une grande histoire d’amitié. De celles, inconditionnelles, qui traversent le temps. Car Marie-Josée Gauvin, 37 ans, a les mêmes amies depuis l’âge de 5 ans.