«Notre-Dame brûle»: du Jean-Jacques Annaud engageant
TVA Nouvelles
Le cinéaste de «Sept ans au Tibet» et d'«Au nom de la rose» relate avec brio l’incendie qui ravagea Notre-Dame en avril 2019.
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«Notre-Dame brûle» n’est pas un documentaire, pas plus qu’il ne s’agit d’un film catastrophe. Et pourtant, Jean-Jacques Annaud, qui signe le scénario avec Thomas Bidegain («De rouille et d’os») parvient à nous faire revivre la catastrophe en générant chez les spectateurs les mêmes impressions d’effroi et de tristesse qu’il y a trois ans.
Ce ne sont pas les personnages qui sont importants, mais bien la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont la construction a duré pas moins de 200 ans. Emblème de la France et de sa capitale, l’un des plus anciens bâtiments du monde a notamment inspiré à Victor Hugo son roman éponyme.
Dès les premières images, le réalisateur français happe le spectateur. Une étincelle provoquée par un court-circuit du système électrique des cloches – c’est le résultat officiel de l’enquête –, sans compter les nombreux autres manquements – cigarettes dans des endroits interdits, problèmes avec l’alarme d’incendie, etc. – met le feu dans les combles de la cathédrale. Au bout d’une demi-heure, l’incendie n’est plus maîtrisable et il faudra environ 15 heures aux pompiers pour prendre le contrôle de la situation.
Avec un sens de la symbolique impressionnant, Jean-Jacques Annaud multiplie les plans qui marquent. Le bruit des flammes qui font rage, une gargouille aux yeux de feu vomissant les tonnes de plomb fondu du toit, la foule chantant et priant à la lumière des lampions, etc. Il se concentre aussi sur la petite histoire, celle de Laurent Prades, régisseur général de la cathédrale qui tente de rejoindre les lieux du sinistre ou qui oublie le code du coffre en raison de la panique, le faux QG monté à la hâte au moment de la visite du président Macron afin de ne pas ralentir le travail des pompiers, etc.
Avec maîtrise et en parvenant à instaurer un suspense impressionnant, le cinéaste offre un film extrêmement prenant et bouleversant, tout en laissant le spectateur admiratif de l’exploit réalisé par les pompiers... et de la succession de petits miracles qui ont permis à Notre-Dame de ne pas être complètement ravagée.