
«Ma boîte courriel déborde, c’est l’enfer»: 131 pourriels après la fuite de données chez Tigre Géant
Le Journal de Montréal
Du stress et des maux de tête: voilà la récompense de nombreux clients de Tigre Géant pour avoir fait une transaction sur le site web du détaillant à bas prix, une situation qui illustre bien le risque de consentir au partage de certains renseignements personnels, parfois sans même le savoir.
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L’inquiétude s’est emparée des clients du «Tigre» depuis que leurs informations personnelles ont été compromises par une fuite de données. Plusieurs ont d’ailleurs dit au Journal qu’ils croulent sous les appels et les courriels frauduleux depuis l’incident.
«Ma boîte courriel déborde, c’est l’enfer», s’est indignée une résidente de Longueuil, Marie-Ève Carrier, au téléphone. Une autre lectrice dit avoir reçu 131 pourriels depuis le début de la semaine seulement.
«J’ai peur de ça», confie Rémi Lalancette, un client rencontré à l’entrée de la succursale de Charlesbourg dans la brume de jeudi matin. «Alors je ne suis pas membre, et je ne le serai jamais!» ajoute-t-il en précisant qu’il ne va pas non plus sur internet, par précaution.
«Nos informations sont partout, c’est rendu qu’on ne sait plus qui y a accès», ajoute Nicole Simard, en admettant s’être inscrite au programme «VIP TG» de Tigre Géant sans avoir lu préalablement la politique de confidentialité de l’entreprise. «C’est long et compliqué, puis si on n’est pas membre, on n’a pas de rabais», explique-t-elle.
Toute compliquée qu’elle soit, la lecture de ces contrats est pour le moins instructive. Dans le cas de Tigre Géant, les membres «VIP» acceptent que de nombreux renseignements personnels, y compris des informations de paiement, soient recueillis par l’entreprise, et que des tierces parties, qui ne sont pas toutes identifiées, puissent y avoir accès.
Pour l’expert en cybersécurité Sébastien Gambs, donner accès à certaines données en échange de la possibilité de profiter de certains rabais ou de pouvoir participer à des concours n’est pas un échange équitable.
«Ce qu’on en retire est vraiment minime par rapport à ce qui peut être valorisé par les compagnies», explique-t-il en entrevue.