«Le trésor du petit Nicolas»: de la nostalgie au cube
TVA Nouvelles
Pour ce troisième long métrage inspiré par le personnage de Goscinny et Sempé, le réalisateur Julien Rappeneau présente une vision idyllique des années 1950-1960.
Pendant cinq ans, «Le petit Nicolas» en 2009, puis «Les vacances du petit Nicolas» en 2014, nous avons été habitués à Valérie Lemercier et Kad Merad en parents du garçonnet, l’acteur l’incarnant changeant à chaque long métrage. Avec Laurent Tirard, tant à la réalisation qu’au scénario, les films comportaient des situations modernes, intemporelles, auxquelles on pouvait s’identifier facilement.
«Le trésor du petit Nicolas» est tout l’inverse. Désormais, les parents sont incarnés par Jean-Paul Rouve et Audrey Lamy et évoluent dans un décor typique de ces années – qui tire d’ailleurs un peu sur la décennie des «seventies». Leurs préoccupations sont également datées, papa travaille à on ne sait trop quoi dans un bureau tandis que maman – poulet en main, incapable de préciser le métier de son époux – se plaint du poids des tâches ménagères.
Comme papa doit être muté dans le sud de la France, son patron (Pierre Arditi) l’ayant promu, Nicolas (Ilan Debrabant) et sa joyeuse bande de copains vont tout faire pour empêcher ce déménagement et se mettent donc en tête de découvrir un trésor viking.
Comme l’intrigue principale est bien mince, le réalisateur Julien Rappeneau et son coscénariste Mathias Gavarry errent bien trop longtemps du côté des parents, de repas d’affaires, de réunions d’employés. Même les moments passés à l’école et donc dédiés aux enfants sont pétris de nostalgie, sans doute pour nous rappeler que tout était mieux «avant»... avant les écoles mixtes ou les professeurs attentifs plutôt que sévères.
Certaines scènes sont néanmoins touchantes – la fin notamment, le pacte d’amitié indéfectible entre Nicolas et ses amis ou le discours de la maîtresse sur la responsabilité – et sont assurées de faire mouche auprès d’un public de grands-parents nés dans les années d’après-guerre.