«La SAQ, c’est pas une pharmacie», plaide la nouvelle DG d’Éduc’alcool
Métro
Le plus récent sondage d’Éduc’alcool démontrait une hausse de la consommation excessive d’alcool pendant la pandémie au Québec. Même si elle ne sonne pas l’alarme, la nouvelle directrice générale de l’organisme, Geneviève Desautels, déplore que plusieurs lèvent encore le coude pour soulager leur anxiété pandémique.
«Les mesures sanitaires font particulièrement mal au niveau de la santé mentale. Et là, on va sur notre feed et on se dit: “Mon Dieu qu’il y a du monde qui s’ouvre des bouteilles. Pourquoi je ne le ferais pas moi aussi?”», constate Geneviève Desautels, à qui Métro a parlé quelques jours après son entrée en poste.
Une bouteille de vin débouchée un mardi à midi, un gin-tonic le mercredi, la bière du jeudi semblent redevenir la norme dès que les autorités sanitaires resserrent la vis. C’est ce qui contribue aux excès, au développement d’une accoutumance puis à la dépendance, s’inquiète Anne Elizabeth Lapointe, directrice de la Maison Jean Lapointe.
C’est quoi une consommation excessive?Dès qu’on dépasse les normes véhiculées par Éduc’alcool, soit 2 verres par jour et 10 par semaine pour les femmes, et 3 verres par jour et 15 par semaine pour les hommes.
Dans son dernier rapport annuel, la SAQ enregistrait 222,3 millions de litres d’alcool vendus en 2020-2021, soit une hausse de 2,2%.
Si cette augmentation peut paraître minime, il faut se rappeler que les ventes d’alcool dans les commerces comme les restaurants ont fortement diminué en raison des fermetures successives.
On achète donc désormais soi-même son alcool pour le consommer à la maison plutôt qu’au bar ou au restaurant. Et on en achète aussi plus à la fois pour «faire des réserves», note le rapport. Le panier moyen d’achats a ainsi augmenté de près de 50%.