«J’étais gay toute ma vie»: un vétéran américain fait son coming out dans sa nécrologie
TVA Nouvelles
Un vétéran de l’armée américaine qui aurait gardé le secret sur son orientation sexuelle toute sa vie de peur d’être ostracisé par des proches aurait choisi de révéler sa relation avec l’amour de sa vie dans sa notice nécrologique publiée après son décès.
«Je dois vous dire encore une chose. J'ai été gay toute ma vie: à l'école primaire, au lycée, à l'université et dans la vie [...] Je suis désolé de ne pas avoir eu le courage de le révéler, a indiqué le colonel Edward Thomas Ryan, 85 ans, dans sa propre nécrologie publiée samedi. Maintenant que mon secret est connu, je reposerai pour toujours en paix.»
L’octogénaire de la ville d’Albany, dans l’État de New York, est décédé récemment des suites d'un cancer intestinal qu’il pourrait avoir contracté à cause de sa proximité avec l'agent Orange durant la guerre du Vietnam, a indiqué mercredi le «New York Post».
Mais puisque les relations sexuelles pouvaient être un motif de licenciement pendant la majeure partie de sa carrière – avant d’être même explicitement interdites entre 1982 et 1994 sous l’administration Clinton – le vétéran américain avait choisi de garder son orientation sexuelle secrète, a poursuivi le journal américain.
«J'avais peur d'être ostracisé: par ma famille, mes amis et mes collègues. Vu la façon dont les gens comme moi étaient traités, je ne pouvais tout simplement pas le faire», peut-on lire dans la notice nécrologique.
Et même après la retraite, l’homme qui avait pourtant été maintes fois décoré de médailles prestigieuses par l'armée américaine aurait conservé le secret par peur d’être traîné devant la cour martiale, a expliqué son neveu Joseph Ryan au «NY Post».
Malgré cela, le vétéran aurait entretenu une longue relation «aimante et attentionnée» de 25 ans avec l’amour de sa vie, Paul Cavagnaro, décédé en 1994 des suites d’une opération médicale qui a mal tourné, a-t-il divulgué dans son dernier message.
De son côté, Joseph Ryan n’a pas été surpris des dernières confidences de son oncle, publiées durant le mois des fiertés LGBTQ+, en juin.
«Il était silencieux, mais il était audacieux. C'est en lui depuis tout ce temps», a-t-il commenté, précisant que l’octogénaire «toujours joyeux» avait laissé un vide dans la famille depuis son départ.