«Impact direct» du REV: record du nombre de commerçants sur Saint-Denis
TVA Nouvelles
Après des années de travaux et de fermetures, le nombre de commerçants vient d’atteindre un sommet sur la rue Saint-Denis: près de 320 ont pignon sur rue et l’administration Plante attribue cette hausse au Réseau express vélo (REV), une voie cyclable protégée aménagée dans les deux directions.
«Mon chiffre d’affaires a doublé depuis la création du REV», lance le propriétaire du Club café, à l’angle de la rue Roy, Laurent St-Cyr. Ouvert depuis sept ans à Montréal, les affaires vont si bien qu’il a ouvert une boutique de sport juste à côté. «C’était un restaurant qui était fermé depuis trois ans. On a vraiment recommencé à zéro pour ouvrir une boutique [...]. Les travaux du REV étaient une période que j’anticipais compliquée, mais je savais que la suite allait être payante pour nous», dit-il.
Il fait donc partie de ceux qui ont survécu au chantier du REV Saint-Denis. Les travaux, qui avaient commencé à l’été 2020 et se sont terminés à l’automne de la même année, ont permis d’aménager un tronçon protégé de neuf kilomètres de pistes cyclables dans les deux directions, du boulevard Gouin à la rue Roy. À l’époque, près d’une vitrine sur quatre y cherchait preneur. Cette période appartient maintenant au passé, selon le directeur général de la Société de développement commercial (SDC) rue Saint-Denis, Julien Vaillancourt Laliberté.
«On voit l’impact direct, le nombre de commerces qui veulent s’établir, des commerces qui reprennent vie, on a un achalandage plus important», dit-il.
Selon l’arrondissement, le mois d’août a fracassé un record, avec 313 commerces qui sont en ce moment ouverts et 5 en rénovation. En comparaison avec l’année 2017, soit juste après les travaux d’infrastructures de 2016 et avant les travaux du REV, 275 commerces étaient en activité, soit une quarantaine de moins.
Le REV Saint-Denis est la première portion du projet de REV de 200 km que prévoit d’aménager la Ville de Montréal. Parmi les chantiers en cours figurent ceux sur Henri-Bourassa et Jean-Talon. Les travaux qui condamnent des stationnements entre autres suscitent souvent du mécontentement. Camali café dit avoir perdu 50% de son chiffre d’affaires depuis le début des travaux sur Jean-Talon. «C’est difficile de démarrer quand on part de zéro, mais ça allait de mieux en mieux avec l’arrivée du beau temps puis boum, construction! C’est un peu décourageant», explique Camille, la copropriétaire.
La conseillère responsable du développement économique sur Le Plateau-Mont-Royal, Marie Plourde, recommande aux commerçants d’être patients et espère que Saint-Denis serve d’exemple.
«[Saint-Denis] c’était vraiment une artère qui était souffreteuse [...] et là on voit une remontée spectaculaire [...]. Je les comprends, ça fait peur, c’est l’inconnu, les travaux, on sait quand ça commence, mais pas quand ça finit, mais après ça va beaucoup mieux», dit-elle.
Plusieurs des entreprises qui ont fermé ont été remplacées par d’autres. Un commerce de beignes par exemple s’est installé dans un ex-resto-bar à l’angle de l’avenue Duluth. «Je suis arrivée, la piste cyclable était déjà toute construite [...] ça nous apporte plein de clients. C’est un commerce de proximité [...]. La grande majorité, ce sont des piétons, après ça des cyclistes, et une petite portion en voiture», estime la propriétaire de La Beignerie, Catherine Boucher.