«Il a tué l’enfant que j’étais»: un abuseur rattrapé par son passé espère la clémence de la juge
TVA Nouvelles
Un octogénaire montréalais rattrapé par son passé d’abuseur d’enfant espère obtenir la clémence du tribunal en raison de ses problèmes de santé, tandis que la victime a de son côté rappelé à quel point il avait gâché sa vie.
• À lire aussi: Crimes sexuels sur une enfant: il échoue à protéger l’agresseur de sa fille
«Il a tué l’enfant que j’étais, tout le monde semblait vouloir ignorer ce qui s’était passé, je me suis sentie brisée pendant des décennies», a témoigné la victime de Rhéal Landry, ce jeudi, au palais de justice de Montréal.
La voix tremblante, la femme dont l’identité est protégée par la cour, témoignait que son agresseur de 87 ans l’avait anéantie dans les années 1970, alors qu’elle n’avait que 7 ans.
«Je ne me suis plus jamais sentie en sécurité, a-t-elle dit. Puis, les autres agressions ont aggravé ma confusion, ma culpabilité et ma détresse.»
C’est qu’à l’époque, Landry était influent dans l’industrie du remorquage. Proche du père de la victime, il se rendait à l’occasion chez lui, où il abusait de l’enfant. Les abus ont duré quatre ans, jusqu’à ce que la mère de la petite le surprenne la main dans le sac, et qu’il s’éloigne de la famille.
Mais ça n’avait pas empêché le père de venir au procès, pour prendre le parti de l’abuseur et affirmer essentiellement que sa fille était une menteuse.
«J’ai été profondément secouée, mon propre père a témoigné en faveur mon agresseur, a lâché la victime. J’ai alors su que j’avais perdu mon père, son cher ami.»
La juge Julie Riendeau avait toutefois cru la victime, si bien que Landry a été déclaré coupable d’attentat à la pudeur.