«Compétition officielle»: Cruz contrôle
TVA Nouvelles
Penélope Cruz, Antonio Banderas et Oscar Martinez s’amusent comme des fous dans cette critique corrosive de l’industrie du cinéma.
Tout débute lorsque Humberto Suárez (José Luis Gómez), millionnaire de 80 ans, veut produire un excellent film. Le meilleur des films. Il achète donc à prix d’or les droits d’adaptation d’un roman, «Rivalité», écrit par un prix Nobel de littérature. Puis, toujours dans une volonté de parvenir au chef d’œuvre, il embauche Lola Cuevas (Penélope Cruz), l’une des meilleures réalisatrices du moment.
L’excentrique Lola prévient immédiatement: sa lecture du roman sera très libre. Et elle fait du scénario une histoire de rivalité entre deux frères, Manuel qui envoie son frère Pedro en prison, responsable de la mort de leurs parents lors d’un accident de voiture alors qu’il était en état d’ébriété. Pendant que Pedro purge sa peine, Manuel en profite pour séduire Lucy, la prostituée de qui son frère est amoureux.
Lola va embaucher le grand acteur Ivan Torres (Oscar Martinez) pour incarner Manuel, tandis que Pedro sera joué par Félix Rivero (Antonio Banderas), vedette de films à haut rendement au box-office. On imagine déjà la rivalité entre les deux acteurs qui, effectivement, se détestent de plus en plus au fur et à mesure des répétitions.
Les relations du trio sont examinées dans un habile mélange d’humour, de second degré et de dureté par les coréalisateurs Mariano Cohn et Gastón Duprat, qui ont également rédigé le scénario avec Andrés Duprat. En Lola, Penélope Cruz se transforme en cinéaste flamboyante avec sa chevelure rousse bouclée, elle malmène les deux hommes, leur faisant répéter maintes fois des répliques banales, ou les attachant ensemble avec du fil en plastique. Pendant tous ces exercices – on sent Ivan méprisant et Félix se transforme en séducteur -, elle fait monter la tension entre les deux hommes, jusqu’à son paroxysme.
Avec intelligence, Oscar Martinez et Antonio Banderas laissent toute la place à Penélope Cruz, qui livre ici l’une de ses meilleures performances, jouant à fond la carte du contrôle et de la manipulation. Pour notre plus grand bonheur.
Note: 4 sur 5