«Coiffure à deux vitesses»: votre coiffeur paie-t-il ses taxes?
TVA Nouvelles
Plusieurs coiffeuses et barbiers n’acceptent que l’argent comptant et ne donnent pas de facture, ce qui amène plusieurs clients à s’interroger sur le respect des lois fiscales dans cette importante industrie.
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«On en parle souvent aux gens du gouvernement et on dirait que ça leur passe 100 pieds par-dessus la tête», déplore Stéphane Roy, copropriétaire des salons Oblic et président de l’Association Coiffure Québec.
«C’est comme si on participait aux Jeux olympiques. On n’a pas le droit aux stéroïdes, mais les arbitres vérifient juste la moitié des athlètes. [...] Ça ne fait pas des Jeux très justes, mais c’est comme ça que ça marche, au Québec», ajoute-t-il.
Le nœud du problème, c’est que la plupart des coiffeurs sont des travailleurs autonomes plutôt que des salariés. Y compris un nombre grandissant d’entre eux qui louent des chaises dans des salons.
Or, quand un travailleur autonome génère 30 000$ ou moins de ventes par année, il n’a pas à facturer la TPS et la TVQ. Notons qu’un travailleur au salaire minimum (15,75$ l’heure) à temps plein gagne près de 31 000$ par année.
Pour le client, la question suivante se pose donc si un coiffeur ne facture pas les taxes: est-ce parce que celui-ci a des revenus de 30 000$ ou moins ou parce qu’il ne respecte pas la loi?
Les salons qui produisent des factures et qui emploient des salariés doivent non seulement facturer les taxes (15%) et remettre celles-ci aux gouvernements, mais ils doivent également assumer les charges sociales de leurs employés, lesquelles représentent plus de 10% de la masse salariale.