
«Bouette» de fin de session
TVA Nouvelles
Signe que, malgré Omicron, c'est bien un retour à la normale que nous vivons, nos parlementaires rejouent actuellement un classique de fin de session: les dérapages verbaux.
Pour la journée d'hier, la palme du pire revient à Dominique Anglade qui a demandé à François Legault, au Salon bleu, s'il était le seul, en mars 2020, «à ne pas être au courant qu'on allait à l'abattoir dans nos CHSLD».
Pourquoi pas le camp d'extermination ou encore l'accusation de gérontocide, tant qu'à y être?
Je sais bien que les oppositions doivent se montrer critiques et, autant que possible, implacables. Aussi, devant l'hécatombe dans les CHSLD, durant la première vague, leurs questionnements incessants sont légitimes et utiles.
Mais elles doivent savoir «jusqu'où aller trop loin». Il y a déjà assez d'esprits «complotisés» dans notre société actuellement, nos élus devraient éviter, par des outrances, des raccourcis ou des hyperboles, d'en fabriquer de nouveaux.
Depuis son congrès de la fin novembre, on devine chez la chef libérale une volonté d'être plus directe.
C'est parfois heureux. Mardi, lorsqu'elle a dénoncé une éventuelle aide de Québec à la construction d'un stade de baseball à Montréal, elle ragea: «Quand je lis [...] "Ça va être à coût nul pour les Québécois" [...] on prend les gens pour des cons quand on dit ça.»
Mais cela demeure un jeu risqué. Son «abattoir» d'hier était un deuxième faux-pas en une semaine. Lors du drame de Senneterre, elle a laissé entendre que Legault et Dubé étaient responsables de la mort de Richard Genest.
Certes, les décisions du gouvernement (ici de fermer l'urgence en dehors des heures ouvrables) peuvent avoir des conséquences terribles. Mais on dérape lorsqu'on conclut que chaque conséquence malheureuse découle forcément d'une intention de la voir se matérialiser.