«Aucun homme n’a le droit de brutaliser sa femme», avertit un juge
TVA Nouvelles
Les conjoints violents qui croient pouvoir s’en sortir parce qu’ils ont toujours mené une vie rangée peuvent oublier la clémence des tribunaux, a averti un juge en condamnant l’un d’eux à trois ans de pénitencier.
« L’ère de la tolérance pour la violence conjugale est maintenant révolue et les tribunaux doivent exprimer [...] l’intolérance de la société à l’endroit de ces violences. Aucun homme n’a le droit de brutaliser sa femme», a prévenu le juge Serge Cimon cette semaine au palais de justice de Laval.
Face à lui se trouvait un homme d’affaires de 40 ans possédant plusieurs restaurants à Montréal. Or, à l’abri des regards se cachait un mari aussi violent que contrôlant.
Ainsi, l’accusé, que l’on ne peut nommer afin de protéger l’identité des victimes, frappait ponctuellement sa femme, même en présence de leurs enfants qui le suppliaient d’arrêter. En fait, il s’en prenait parfois aussi à eux, même s’ils étaient en bas âge.
En public, l’homme d’affaires n’hésitait pas à insulter sa femme tandis qu’en privé, il lui est arrivé de la trimbaler par terre en la tirant par les cheveux. Et quand elle lui demandait de l’argent, il crachait sur un billet avant de l’essuyer sur les cheveux de sa femme et de lui donner.
« Toute relation entre partenaires prend appui sur la confiance, le respect mutuel et l’amour, a rappelé le juge. L’accusé a plutôt choisi de bâtir la relation sur les piliers de la violence, de la peur et de l’angoisse. »
Après 10 ans de souffrances, la femme a finalement réussi à quitter son mari, même si elle s’est retrouvée dans une situation économique précaire vu qu’il ne l’avait jamais vraiment laissé travailler.
Et au terme de son procès, l’accusé a été déclaré coupable d’une kyrielle d’accusations, dont de voies de fait causant des lésions ainsi que de menaces.
« Les tribunaux se doivent de souligner le courage dont font preuve les plaignantes qui arrivent à dénoncer ce type de crime, a tenu à dire le juge. En outre, une ‘victime’ ne doit jamais se blâmer ou être blâmée pour avoir subi de la violence conjugale. »