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« Épuisé » d’attendre, un couple poursuit Immigration Canada
Radio-Canada
L’attente a assez duré pour Nidhal Chaabena et Amira Meslem. Depuis près de 3 ans, ils patientent et espèrent recevoir un message d’Immigration Canada. Rien n’arrive. Silence radio*.
Le couple, originaire d’Algérie, est désormais épuisé. À court d'idées et de solutions. Après avoir multiplié les appels vers ce ministère et les échanges avec leur député fédéral, ils ont décidé de saisir les tribunaux.
Aucun agent n’a été inscrit à notre dossier. On ne sait rien, on n’a aucune explication, déplore Amira Meslem, architecte de formation.
Cette dernière vit un quasi-cauchemar. La trentenaire montréalaise, qui réside dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, doit donner naissance dans les prochaines semaines à un petit garçon. Mais le bonheur de la grossesse s’est rapidement dissipé et s'est transformé en une constante angoisse.
En fin d’année passée, son permis de travail a expiré. Son renouvellement tarde. En l'absence d'une résidence permanente, elle a donc perdu sa couverture du régime d’assurance maladie du Québec. L’accouchement pourrait me coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars. Je ne sais pas quoi faire, je ne pourrai pas payer, confie-t-elle.
« Toute cette situation me stresse beaucoup. Ça devient une obsession. Chaque matin, je regarde si notre dossier a avancé, mais il ne se passe rien. »
Selon les données fournies par Immigration Canada, les travailleurs qualifiés déjà sélectionnés par Québec doivent patienter 28 mois avant d’obtenir leur résidence permanente. Mais ce délai, déjà vivement dénoncé pour sa longueur, n’est même pas toujours respecté.
Amira Meslem et Nidhal Chaadena attendent ainsi depuis 32 mois et n’ont eu aucun échange avec un agent fédéral depuis l’été 2019. Trop, c’est trop, disent-ils. Une requête en mandamus a ainsi été déposée devant la Cour fédérale.
On souhaite que le tribunal force le ministère à répondre, explique leur avocat, Guillaume Cliche-Rivard.