« Zone de non-droit », « far west »... des Mohawks de Kanesatake n’en peuvent plus
Radio-Canada
La peur est ancrée si profondément à Kanesatake qu’ils ne dévoileront pas leur prénom, ni leur nom, ni même leur sexe pour la dénoncer. Des Mohawks de cette communauté située à côté d’Oka appellent à l’aide dans une lettre ouverte pour que leur lieu de vie « redevienne un endroit sûr et sain où vivre ».
Ils se sont réunis lors d’une rencontre virtuelle vendredi, à huis clos, mais à laquelle Espaces autochtones a été invité.
Des représentants de différents collectifs, notamment de Decolonial Solidarity, Climate Justice Montreal et la Fondation Suzuki, étaient présents. Les Mohawks, quant à eux, avaient le visage caché et la voix transformée. Espaces autochtones connaît leur identité, mais a respecté leur volonté de ne pas être nommés.
Le collectif dénonce des activités criminelles, y compris des tirs d’armes automatiques en plein jour et un vol de terre par des promoteurs immobiliers et des Mohawks assimilés. Il affirme que plus aucune loi n’est respectée à Kanesatake.
Il semblerait que l’omerta règne dans la communauté. Un témoin indique qu’il est devenu impossible de savoir à qui on peut faire confiance.
« Cette communauté est malade. L’argent et le silence, c’est ça, la nouvelle culture de Kanesatake. C’est devenu le far west. »
Le collectif insiste sur le fait que les habitants de Kanesatake ne se sentent pas en sécurité depuis plusieurs générations.
Dans une lettre diffusée vendredi également, il estime que les gouvernements provincial et fédéral n’ont pas agi et que même le conseil de bande de Kanesatake (MCK) n’a que peu fait. Pis encore, ils ne peuvent rien faire.
Pour étayer cette thèse, le collectif a publié une lettre du cabinet d’avocats qui conseille le MCK. Dans un cas précis d’appropriation de terre commune par l’un des membres de la communauté, le MCK avait demandé des conseils juridiques pour forcer ledit membre à libérer cet espace.