« Vous ne les retrouverez pas ici » : incertitudes sur Wagner au Bélarus
Radio-Canada
Un parfum de bois coupé flotte autour du camp récemment bâti à Tsel, au Bélarus, qui pourrait loger des combattants de la milice privée Wagner après leur rébellion avortée en Russie et l'accord négocié par le président bélarusse Alexandre Loukachenko prévoyant de les accueillir.
Mais le président Loukachenko a assuré jeudi que le sulfureux patron du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, se trouvait en Russie et non pas sur le territoire bélarusse. Selon lui, les combattants de Wagner sont, eux, dans leurs camps permanents en Ukraine et non au Bélarus, pour le moment.
Or, Evguéni Prigojine devait, d'après l'accord passé avec le Kremlin via la médiation de M. Loukachenko qui a mis fin à la mutinerie de Wagner le 24 juin, s'exiler au Bélarus, un pays allié et voisin de la Russie.
Interrogé, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu de son côté que Moscou ne suit pas les mouvements du patron de Wagner.
Si vous les cherchez, vous ne les trouverez pas ici, a lâché Leonid Kasinsky, un officier du ministère bélarusse de la Défense, recevant des journalistes au camp récemment bâti à Tsel, dans la commune de Asipovichi, dans la région de Mogilev (centre).
Leonid Kasinsky montrait le nouveau camp à un groupe de journalistes étrangers qui ont été également conviés à participer à une rare interview tour de table avec le président Loukachenko.
Autour de lui, les 300 tentes, qui pourraient accueillir quelque 5000 hommes, étaient vides. Dans une seule, on pouvait voir quelques gardes au repos.
M. Kasinsky a précisé que ces tentes avaient été montées en prévision de manœuvres d'entraînement qui doivent avoir lieu à l'automne.
Étant donné que le camp est prêt, il pourrait être proposé à Wagner, a seulement convenu l'officier du ministère.