« Tailler sur mesure » : récit d’une réussite entrepreneuriale en contexte pandémique
Radio-Canada
Les frères Vincent et François Thériault, cofondateurs de l’entreprise de vêtements Surmesur, ont procédé lundi au lancement du livre Tailler sa place. L’ouvrage raconte comment les deux hommes d’affaires originaires de Lévis ont réussi, en quelques mois à peine, à devenir l’un des plus importants distributeurs d’équipement de protection individuelle (EPI) au Québec.
Lorsque la pandémie de COVID-19 s’est déclarée au début de l’année 2020, les 10 succursales que possède Surmesur au Canada, aux États-Unis et au Mexique se sont mises à interrompre leurs activités l’une après l’autre, à mesure que les gouvernements ordonnaient la fermeture des commerces jugés non essentiels.
On avait le vent dans les voiles et malheureusement, en mars, tout s’est effondré pour nous, raconte Vincent Thériault en entrevue à l’émission C’est encore mieux l’après-midi.Tranquillement, on commençait à se rendre compte que Surmesur n’était pas aussi solide financièrement qu’on aurait voulu. On avait de la difficulté avec tous nos fournisseurs, on commençait à étirer nos paiements.
L’homme d’affaires ajoute que l’interruption des activités de l’entreprise de vêtements sur mesure aurait difficilement pu survenir à un pire moment.
Il faut comprendre que notre grande saison dans une année, parce qu’on est très saisonnier, c’est de mars à juillet avec tous les bals de finissants, les mariages, explique Vincent Thériault.
L’avenir de l’entreprise semblait des plus incertains quand le jeune entrepreneur s’est demandé si le réseau d’affaires que lui et son frère avaient développé en Chine et au Québec au fil des ans ne pourrait pas leur permettre de se reconvertir, du moins temporairement, dans la distribution d’équipements de protection individuelle.
Quelques heures à peine après s’être mis à envoyer des courriels, Vincent Thériault recevait une première réponse venant d’un acheteur du gouvernement. Aidés d’une employée se trouvant en Chine, les deux frères ont réussi le tour de force de se hisser au troisième rang des plus importants fournisseurs d’EPIéquipement de protection individuelle du gouvernement du Québec. En quelques mois, ils ont réussi à mettre la main sur quelque 185 millions de masques et 2,5 millions de blouses.
Au début, on utilisait des transporteurs traditionnels comme UPS et Fedex, pour envoyer des marchandises, mais rapidement, il a fallu se retourner de bord. On a commencé à louer nos propres avions-cargos, puis on en a fait venir plus d’une vingtaine au cours des trois mois pendant [lesquels] on était présent, relate Vincent Thériault.
En plus de contribuer à protéger la population québécoise en une période critique où le matériel de protection manquait cruellement, la reconversion opérée en un temps record leur a permis de générer suffisamment de revenus pour passer à travers la fermeture prolongée de leurs établissements.