« Taïwan fait face à un danger encore plus grand avec la chute de Hong Kong »
Radio-Canada
TAIPEI, Taïwan - Des exilés hongkongais disent ne plus reconnaître leur ville d’origine. Le démantèlement de Hong Kong, l’érosion des libertés et l’imposition du régime autoritaire communiste chinois depuis la rétrocession doivent servir d’avertissement à Taïwan, selon eux. Rencontre avec deux exilés.
Dans sa petite librairie de Taipei, remplie de livres portant sur les thèmes de la résistance et de la liberté, Lam Wing Kee vit avec les rappels qu’il est un homme marqué par le régime chinois. Sur le sol, des gouttes de peinture rouge rappellent le passage de partisans du régime communiste. Ils sont venus vandaliser son commerce quelques fois par le passé.
Lam Wing Kee a été emprisonné en Chine pour avoir vendu des livres bannis par le gouvernement chinois lorsqu’il vivait encore à Hong Kong.
Hong Kong n’est plus le Hong Kong du passé, dit-il. On doit plutôt dire Hong Kong chinois aujourd’hui. La Chine a commencé à détruire la ville avec la loi sur l’extradition en 2019 puis l’imposition de la loi nationale sur la sécurité en 2020. La loi chinoise s’applique à Hong Kong. Il n’y a plus de libertés.
Débordé de demandes d’entrevue cette semaine, Sang Pu est un commentateur politique originaire de Hong Kong. Il a étudié à Taïwan avant de retourner chez lui au début des années 2000. Il est finalement déménagé à Taïwan en raison de l’érosion rapide des libertés. Des amis lui ont récemment dit qu’il serait arrêté s’il remettait les pieds à Hong Kong.
Vous savez quoi, le pire est à venir à Hong Kong, prévient-il. Le gouvernement de Hong Kong veut obtenir encore plus de pouvoirs répressifs en adoptant une loi contre tout ce qu’il considère être de fausses nouvelles.
Il veut aussi adopter l’article 23 de la loi fondamentale pour interdire la trahison, la sécession et la sédition. C’est une version encore plus autoritaire de la loi sur la sécurité nationale.
Même s’il fait le deuil de son Hong Kong, Lam Wing Kee croit que ses compatriotes peuvent trouver la liberté en eux.
Hong Kong comme endroit physique n’est pas important. Ce qui compte, c’est le peuple. La liberté de penser est le plus important. Ceux qui quittent Hong Kong se libèrent.