« Sang juif » d’Hitler : Israël affirme que Vladimir Poutine s’est excusé
Radio-Canada
Le président russe Vladimir Poutine a présenté des excuses jeudi au premier ministre israélien Naftali Bennett pour les propos de son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov sur le présumé « sang juif » d’Adolf Hitler, selon un communiqué du bureau de M. Bennett.
Le premier ministre a accepté les excuses du président Poutine pour les remarques de Lavrov et l'a remercié d'avoir mis au clair son attitude concernant le peuple juif et la mémoire de l'Holocauste, peut-on y lire.
Le Kremlin n’a fait aucune référence à ces excuses dans son propre compte rendu de la discussion. Il souligne seulement que les deux dirigeants ont discuté de la mémoire historique de l'Holocauste.
Les propos de M. Lavrov qui ont mis le feu aux poudres ont été tenus dimanche soir, dans une entrevue accordée à la chaîne italienne Rete 4, après qu’on lui eut demandé comment Moscou pouvait prétendre dénazifier l’Ukraine, alors que son président, Volodymyr Zelensky, est juif.
Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif, a rétorqué le chef de la diplomatie russe, avant d’enfoncer le clou, en ajoutant : Depuis longtemps, nous entendons les sages juifs dire que les plus grands antisémites sont les juifs eux-mêmes.
Discréditée de longue date par les historiens, la théorie du sang juif d’Hitler a soulevé un tollé en Israël, où des centaines de milliers de citoyens ont des origines russes.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, avait dénoncé des propos à la fois scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique. L'ambassadeur de Russie en Israël avait été convoqué pour des clarifications.
Le premier ministre Bennett avait également dénoncé l'utilisation de la Shoah comme outil politique, jugeant qu'aucune guerre n'est comparable à la Shoah. Plusieurs pays occidentaux, dont le Canada, les États-Unis et l’Allemagne, ont aussi condamné les propos de M. Lavrov.
Dans un communiqué publié mardi, la diplomatie russe en avait néanmoins rajouté, en plaidant que les déclarations antihistoriques de M. Lapid expliquent en grande partie la décision du gouvernement actuel de soutenir le régime néonazi de Kiev.