
« On va s’envoyer des injonctions par la tête », prédit la PDG d’Hydro-Québec
Radio-Canada
Hydro-Québec et le gouvernement du Québec prévoient se battre en cour pour s'assurer que la ligne à haute tension qui doit alimenter le Massachusetts avec de l'électricité québécoise soit achevée comme prévu. Le projet va se concrétiser, assurent-ils.
Le projet New England Clean Energy Connect (NECEC), qui doit permettre au Québec de fournir 9,45 térawattheures d’électricité par année au Massachusetts, a du plomb dans l'aile depuis que les opposants ont remporté un référendum tenu mardi au Maine.
En entrevue à Radio-Canada, la présidente-directrice générale de la société d'État s'est montrée contrariée et combative en commentant les résultats du vote. Selon Sophie Brochu, Hydro-Québec est dans son droit de poursuivre le projet, puisqu'elle a obtenu tous les permis étatiques et fédéraux requis dans ce dossier.
Alors, ce qu’on va faire, c’est que notre partenaire américain [Central Maine Power] va faire valoir ses droits. C’est comme si on voulait changer le score d’une partie de hockey, alors que la joute est terminée, que le monde est sorti du stade et [qu'on décide de] rajouter une période, s'est-elle indignée.
Selon la PDG de la société d'État, la défaite référendaire est attribuable au fait que la campagne des opposants a été financée à coups de dizaines et de dizaines de millions par des entreprises qui produisent de l'électricité à partir d'énergie fossile cherchant à protéger leurs intérêts.
Là, on va s’envoyer des injonctions par la tête au cours des prochaines semaines, des prochains mois. [...] Ce projet-là, particulièrement, c’est un jeu de serpents et échelles. Ce projet-là va se construire.
Indépendamment de l'influence de ces compagnies, plusieurs associations environnementales locales se trouvaient dans le camp des opposants. Certains militants ne considèrent pas l'hydroélectricité comme une source d'énergie verte, notamment en raison de l'impact de la construction des barrages, tandis que d'autres disaient vouloir protéger la faune et la flore.
Après le dépouillement de 551 des 571 bureaux de scrutin, près de 240 000 électeurs du Maine (59 %) ont répondu oui à la question Doit-on arrêter le corridor énergétique de la Nouvelle-Angleterre?, tandis qu'un peu plus de 165 000 autres (41 %) ont répondu non.
C'est donc dire qu'un peu plus du tiers des électeurs de l'État se sont prononcés sur la question, au terme d'une campagne qui aura entraîné des dépenses de 90 millions de dollars de part et d'autre. Les deux tiers de cette somme ont été investis par Hydro-Québec et la Central Maine Power (CMP).