
« On va s’envoyer des injonctions par la tête », prédit la PDG d’Hydro-Québec
Radio-Canada
Hydro-Québec et le gouvernement du Québec prévoient se battre en cour pour s'assurer que la ligne à haute tension qui doit alimenter le Massachusetts avec de l'électricité québécoise soit achevée comme prévu. Le projet va se concrétiser, assurent-ils.
Le projet New England Clean Energy Connect (NECEC), qui doit permettre au Québec de fournir 9,45 térawattheures d’électricité par année au Massachusetts, a du plomb dans l'aile depuis que les opposants ont remporté un référendum tenu mardi au Maine.
En entrevue à Radio-Canada, la présidente-directrice générale de la société d'État s'est montrée contrariée et combative en commentant les résultats du vote. Selon Sophie Brochu, Hydro-Québec est dans son droit de poursuivre le projet, puisqu'elle a obtenu tous les permis étatiques et fédéraux requis dans ce dossier.
Alors, ce qu’on va faire, c’est que notre partenaire américain [Central Maine Power] va faire valoir ses droits. C’est comme si on voulait changer le score d’une partie de hockey alors que la joute est terminée, que le monde est sorti du stade et [qu'on décide de] rajouter une période, s'est-elle indignée.
Selon la PDG de la société d'État, la défaite référendaire est attribuable au fait que la campagne des opposants a été financée à coups de dizaines et de dizaines de millions par des entreprises qui produisent de l'électricité à partir d'énergie fossile cherchant à protéger leurs intérêts.
Là, on va s’envoyer des injonctions par la tête au cours des prochaines semaines, des prochains mois. [...] Ce projet-là, particulièrement, c’est un jeu de serpents et échelles. Ce projet-là va se construire.
Sophie Brochu conteste en outre le processus référendaire en vigueur au Maine, qui permet à des groupes de citoyens de déposer un projet de loi s'ils amassent 60 000 signatures en appui à leur initiative. Or, il n'y a personne qui regarde la légalité du projet de loi qui est soumis, a-t-elle soutenu.
Le fait est que les entreprises qui produisent de l’électricité à partir de l’énergie fossile n’aiment pas le fait qu’Hydro-Québec ait gagné cet appel d’offres [au Massachusetts] et qu’on construise ce projet, qui va essentiellement déplacer de l’électricité qui n’est pas propre et qui coûte plus cher, a-t-elle dit.
Elles ont donc financé des opposants pour cogner aux portes et ramasser des signatures afin que le projet de loi citoyen puisse être déposé. Elles ont brassé une soupe, on a la soupe devant nous, elle est servie; maintenant, on n'est pas obligé de la manger, a asséné Mme Brochu.