« On se tourne les pouces », déplorent des vaccinateurs du Québec
Radio-Canada
Des vaccinateurs regrettent que la population ne soit plus au rendez-vous alors qu'ils sont mobilisés du matin au soir, parfois payés en heures supplémentaires. Radio-Canada a pu constater, sur le terrain et grâce à des données inédites, à quel point la vaccination est en perte de vitesse. Le gouvernement reconnaît vivre un « moment charnière ».
Le vaste hall d'entrée de la clinique de vaccination du stade olympique est complètement vide, mercredi matin, à l'exception de trois agents de sécurité qui n'ont personne à diriger. On est loin des foules de l'an dernier qui débordaient jusqu'à l'extérieur. Même en janvier, des files d'attente étaient encore organisées.
Il n'y a pas un chat, confirme un vaccinateur qui se trouve à l'intérieur, sans être autorisé à nous parler. Hier soir, j'ai vu environ six personnes en quatre heures.
« Nous sommes pleins de professionnels, payés la majorité en temps supplémentaire, et la population n'est pas au rendez-vous. »
Nous avons appris que 672 vaccins ont été administrés, lundi, au stade olympique, entre 8 h et 20 h 30. Mardi, le bilan était encore plus bas : 535. La clinique de vaccination géante a pourtant été prévue pour 3000 doses par jour, une capacité qui a été atteinte à plusieurs reprises en janvier.
Même désert vaccinal au Palais des congrès de Montréal, un autre grand espace de vaccination loué par le réseau de la santé, avec une capacité initiale de 3000 doses par jour.
Les vaccinateurs sont à leur table, ils attendent d'avoir des clients, mais il n'y en a pas, constate Diane Girard, venue chercher sa troisième dose en un temps record. Ça coûte cher, tout ça, commente-t-elle.
De 8 h à 21 h, 16 évaluateurs et 16 vaccinateurs sont mobilisés, précise le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal. En ce moment, on vaccine au Palais des congrès de Montréal 500 personnes par jour, soit deux ou trois personnes par injecteur, par heure, en moyenne.
La perte de vitesse de la vaccination se constate dans l'ensemble du Québec. Alors qu'on dépassait les 100 000 doses quotidiennes à la mi-janvier, on n'atteint plus que la moitié, et même maintenant le tiers, depuis début février (Nouvelle fenêtre).