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« On n’avait jamais de passes », racontent des joueuses des Diablos
Radio-Canada
Elles ont eu une fiche presque parfaite, couronnée par la première place en division deux. Les joueuses des Diablos du Cégep de Trois-Rivières vivent un rêve. Pour s’y rendre, elles ont dû se battre pour obtenir le ballon.
Tu peux crier, tu peux faire n’importe quoi, tu peux faire les plus belles passes, mais au bout de la ligne, les gars vont jouer vraiment entre eux, explique Alexanne Harvey, joueuse de soccer de l’équipe des Diablos.
Avant de pouvoir jouer dans une équipe exclusivement féminine, les joueuses de soccer, tout comme au hockey, doivent partager le terrain avec les garçons pendant plusieurs années, parfois jusqu’à la fin du secondaire. Un partage qui ne se fait pas toujours facilement, mais elles n’ont pas le choix : il n’y a pas assez de filles pour former des ligues entièrement féminines.
[S’il y a] deux ou trois filles, c’est sûr qu’on va être les dernières à être choisies. Mentalement, c’est quand même difficile parce que quand les garçons vont faire leur équipe, les derniers choix, [c’est nous], et c’est parce qu’ils n’ont pas le choix de nous prendre, raconte Marianne Delorme, une autre membre des Diablos, qui ajoute que ça crée une pression sur les joueuses.
Leur entraîneur, James Ayotte, soutient que les filles sont aussi très différentes dans leur façon de pratiquer un sport d’équipe. Il soutient qu’au niveau collégial, il serait même difficile de faire des équipes mixtes.Les filles [sont portées à] beaucoup conserver la balle, à s’appliquer pour faire les choses et à réfléchir beaucoup plus que les gars. J’ai tendance à dire que pour les gars, c’est très très instinctif comme façon de jouer, précise-t-il.
Du côté du hockey féminin, les joueuses apprécient aussi l’esprit de famille, la complicité qu’elles vivent depuis qu’elles ont pu joindre les rangs d’une équipe féminine.
C’est différent. C’est sûr que dans une équipe de gars, tu te sens toujours un peu exclue, même s’ils sont gentils avec toi, c’est pas pareil. Mais quand tu es avec une gang de filles, tout le monde se suit. C’est vraiment plus plaisant comme ça, explique Alice Binette, joueuse de hockey pour les Diablos.
Malgré une fiche presque parfaite pour elle et ses coéquipières, leur avenir au hockey est plus qu’incertain. Je fais un préuniversitaire, c’est sûr que je vais aller à l’université. Ça c’est dans trois ans. Peut-être que d’ici là, il va y avoir une nouvelle ligue de hockey. Peut-être qu’à Trois-Rivières, proche de chez moi, on va avoir une université qui va avoir un équipe de hockey féminine, mais pour l’instant, la plus proche c’est à Ottawa, explique Roseline Cloutier
Le dernier bulletin des enfants et des jeunes de l’organisme Participaction est sans équivoque : la proportion des jeunes qui respectent la recommandation de 60 minutes d’activité physique par jour est passée de 51 % avant la pandémie à 37 % aujourd’hui. Les filles commencent à abandonner la pratique régulière d’un sport dès la préadolescence, selon les données de Femmes et sport au Canada. Elles ont trois fois plus de risques de perdre leurs habitudes avant l’âge adulte.