
« On est épuisés, on est en colère » : le milieu communautaire interpelle Québec
Radio-Canada
Il n'y a pas que les restaurateurs et les propriétaires de salles de spectacles qui sont en mal de prévisibilité ces jours-ci.
Le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM) a effectué une sortie en règle lundi matin pour exiger du gouvernement de François Legault un financement supplémentaire de base récurrent de 100 M$, mais aussi – et surtout – pour dénoncer un mode de gestion dysfonctionnel qui n'est plus tolérable.
On ne réglera rien à coup de fonds d’urgence et de financement par projet, a lancé la coordonnatrice du Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de MontréalRIOCM Marie-Andrée Painchaud-Mathieu, lors d'un point de presse où elle était flanquée du solidaire Vincent Marissal, du libéral Frantz Benjamin et du chef péquiste Paul St-Pierre-Plamondon.
« On est épuisés, on est en colère. On est en situation de crise perpétuelle. Ça craque de partout. »
On est pris pour engager des contractuels, parce que tout ce qu’on trouve c’est de l’argent qui est très, très ponctuel, pour quelques mois, a illustré la coordonnatrice du Regroupement, qui représente 350 organismes qui oeuvrent dans le secteur de la santé et des services sociaux à Montréal.
On passe notre temps à être en sélection, à ouvrir des postes et à engager des gens, et aussitôt qu’on les a formés, ils partent. Parce que c’est la fin du financement, a ajouté Mme Painchaud-Mathieu, soulignant l'ironie de la situation. Notre job, c’est de créer des liens avec des personnes qui vivent des problèmes ou des enjeux alors que le staff change tout le temps.
On peut imaginer ce qu’on serait capable de faire avec un financement qui est stable et récurrent et suffisant.
Actuellement, environ la moitié des groupes communautaires montréalais du domaine de la santé et des services sociaux vivent avec moins de 160 000 $ par année, selon Mme Painchaud-Mathieu. Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse avec ça? [...] C’est à peine suffisant pour payer nos locaux et à peu près deux personnes à un salaire très, très moyen, a-t-elle dénoncé.
À ses côtés, le chef du Parti québécois n'a pas mâché ses mots pour dénoncer la gestion du gouvernement caquiste. Au gouvernement comptable de se réveiller et de sortir de son rôle comptable. S’il y a 380 millions pour la CSeries, il y a sûrement 100 millions pour prendre soin de nos gens au terme d’une pandémie extrêmement éprouvante pour tout le monde.