« Nous sommes en rupture de stock » : la nouvelle normalité?
Radio-Canada
Votre détaillant de meubles n’a pas le divan dont vous avez besoin? Votre concessionnaire ne peut vous livrer le véhicule de vos rêves? Ça s’explique, dans le contexte pandémique actuel. Mais ces pénuries de biens pourraient durer encore des mois, estiment des experts.
En Amérique du Nord, les pénuries de biens de consommation se sont manifestées d’abord dans les équipements de protection sanitaire au début de la pandémie. Puis on a vu des ruptures de stock pour les accessoires de piscine, les articles de sport, les matériaux de construction, les biens électroniques, les automobiles, les meubles (Nouvelle fenêtre), et, plus récemment, les jouets, pour ne citer que ces exemples.
Quand les produits très demandés sont disponibles, bien souvent, leurs prix explosent, alimentant le phénomène d’inflation marquée des derniers mois.
Cette semaine, le Fonds monétaire international et les pays du G20 ont promis de s’attaquer à ce problème mondial de pénuries de produits, qui met à mal la croissance. Dans le contexte, comment y voir clair?
On manque de tout un peu partout. Il y a différentes raisons, mais la principale, c'est la pandémie et ses conséquences. Les entreprises et les chaînes d'approvisionnement mondiales ont été bouleversées au cours des derniers mois, explique Louis Hébert, professeur de stratégie des affaires à HEC Montréal.
D’abord, la pandémie a complètement chamboulé le transport maritime, qui représente 80 % du transit de marchandises dans le monde. Au début de 2020, les usines chinoises ont fermé ou ralenti leurs activités à cause des restrictions sanitaires. Quand elles ont recommencé à expédier de la marchandise en Amérique du Nord et en Europe, c'était au tour des entreprises de ces continents d'être en arrêt.
Les conteneurs pleins sont donc restés coincés dans la cour des importateurs, dans les sites de transbordement et dans les ports, sans qu’on puisse les vider.