« Les jeunes Iraniens ne supportent pas les contraintes qu’on leur impose »
Radio-Canada
Dix jours après la mort d’une femme de 22 ans aux mains de la police des mœurs iranienne pour « port inapproprié » du foulard islamique, un nouveau symbole de révolte voit le jour en Iran, attisant la colère des manifestants confrontés à une répression étatique grandissante.
Sortie dans les rues du pays, comme des milliers d’autres pour manifester contre la mort brutale de Mahsa Amini, Hadis Najafi, 20 ans, a été atteinte de six balles à la tête, au cou et à la poitrine, dans la petite ville de Karaj, à l'ouest de Téhéran.
Survenue jeudi dernier, sa mort n’a été annoncée que dimanche par la journaliste d’origine iranienne, Masih Alinejad.
Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre la jeune femme en train de nouer ses cheveux blonds avant de rejoindre une foule d’autres manifestants.
Selon Mahnaz Shirali, sociologue et politologue, Hadis Najafi symbolise le courage des femmes iraniennes. De par leur résistance à la répression religieuse et à un État particulièrement violent avec les femmes, elles sont devenues un exemple pour toutes les femmes du monde, ajoute la spécialiste de l'Iran en entrevue à Tout un matin.
L’experte estime aussi fort révélatrices des vidéos devenues virales montrant des femmes iraniennes se coupant les cheveux en soutien au mouvement de manifestation.
Ça représente l'empiétement des valeurs traditionnelles d’une société patriarcale qui apprécie les cheveux longs, explique Mahnaz Shirali.
« Ces jeunes femmes, en coupant leurs cheveux, veulent empiéter sur les valeurs patriarcales qui ont toujours étouffé les femmes et qui, aujourd’hui, ont tué Mahsa Amini et Hadis Najafi. »
Mme Shirali se réjouit également que les manifestantes iraniennes soient appuyées par plusieurs de leurs homologues masculins, un signe, selon elle, de la vitalité de la société civile iranienne.