« Le translangage », un concept à intégrer dans les écoles francophones hors Québec?
Radio-Canada
Le « translangage » est un concept pédagogique provenant du Pays de Galles en Europe. Il permet aux élèves de faire usage de toutes leurs connaissances linguistiques pour apprendre et communiquer dans les salles de classe. Une enseignante canadienne de l’Université Laurentienne propose de l’appliquer dans les écoles francophones hors Québec pour préserver le français.
L’orthophoniste et professeure agrégée à l’Université Laurentienne Chantal Mayer-Crittenden, initiatrice de cette idée, souligne l’importance pour les élèves d’utiliser l’ensemble de leur répertoire linguistique dans les apprentissages.
Selon Chantal Mayer-Crittenden, des études en démontrent le bien-fondé aussi bien pour les enseignants que pour les élèves.
Elle déplore surtout la répression qui accompagne l'usage de l'anglais et d’autres langues dans les salles de classe.
L’important, selon elle, c’est de conscientiser les élèves à l’importance des langues et à ce qu’est la minorité linguistique.
Par exemple, les enseignants qui craignent que l'année scolaire ne soit difficile en raison du nombre d’élèves anglophones devraient opter pour une attitude positive, soutient Mme Mayer-Crittenden.
Il faut plutôt se dire : OK, j’ai un groupe d'élèves qui m'arrive avec de très bonnes connaissances langagières, probablement en anglais dans la majorité des cas. Comment est-ce que je peux bâtir la langue pour les aider dans leur parcours linguistique français?
Chantal Mayer-Crittenden estime que la réussite de l'application du translangage en contexte linguistique minoritaire est tributaire d’une prise de conscience des enseignants sur la réalité du chevauchement des langues.