« Le racisme existe bel et bien à Pétrole et gaz des Indiens du Canada »
Radio-Canada
Racisme, blocage de carrière, « équité relative », discrimination à l’embauche, culture du silence : un rapport accablant dévoile le climat de travail toxique qui règne à Pétrole et gaz des Indiens du Canada (PGIC) à partir d’une cinquantaine de témoignages recueillis par une firme de consultants.
L’enquête a été commandée en juin 2021 par Services aux Autochtones Canada (SAC) dont dépend Pétrole et gaz des Indiens du CanadaPGIC, un organisme de réglementation des ressources en pétrole et en gaz naturel sur les terres désignées des Premières Nations.
Rendu public grâce à la Loi sur l'accès à l’information, ce document amplement caviardé révèle néanmoins que le racisme existe bel et bien à PGIC et conclut que Pétrole et gaz des Indiens du CanadaPGIC a besoin d'une vision d'un lieu de travail sain et d'un leadership de qualité pour y parvenir.
Les employés sondés ont été invités à préciser ce qui illustrait le racisme dont ils se disent être victimes. Les enquêteurs ont noté qu’il était difficile pour eux d’articuler leur réponse, mais qu'une partie de la tension entre les groupes semblait s’expliquer par un énorme manque de compréhension des différentes manières de travailler et des différentes visions du monde.
Le rapport évoque même un grand fossé qui dresse les Autochtones et les non-Autochtones les uns contre les autres.
Au chapitre de la discrimination systémique, l’équité au sein de Pétrole et gaz des Indiens du CanadaPGIC reste relative, notent les investigateurs. Certains employés autochtones sondés estiment que la manière dont les questions sont posées lors des entretiens d’embauche ne tient pas compte des différences culturelles.
D'après l'expérience de nombreux employés, il ne semble pas y avoir de compréhension ou de volonté d'être proactif dans la reconnaissance des différences, ou l'adaptation à ces différences, notent les enquêteurs.
Le système de progression de carrière est lui aussi remis en cause. Un certain nombre d'exemples illustrent la situation d'employés autochtones ayant de nombreuses années d'expérience, mais n'ayant pas bénéficié d'avancement professionnel, ce qui provoque de la frustration et de la colère, résume le rapport.
Si certains employés ont dénoncé le manque de transparence à l’embauche, ils critiquent aussi l’absence de leadership et de reddition de comptes au sein de l’organisme. La perception est que les gestionnaires sont promus ou récompensés pour leur mauvais comportement, relaie l'enquête.