
« Je n’accepte pas l’échec en ce qui concerne la situation en Ukraine », affirme Bob Rae
Radio-Canada
Drapé d'un foulard aux couleurs de l'Ukraine, Bob Rae applaudit le vote historique de l'Assemblée générale et espère que la pression internationale va rapidement mener à un cessez-le-feu en Ukraine.
À l'Assemblée générale de l'ONU, 141 pays membres ont voté en faveur d'une résolution qui exige que la Russie cesse de recourir à la force contre l'Ukraine, qui réclame un cessez-le-feu immédiat et qui condamne la Russie pour avoir mis ses forces nucléaires en état d'alerte.
Bob Rae s'est entretenu avec Radio-Canada tout de suite après le vote.
Question : Que signifie ce vote pour vous, M. Rae?
Bob Rae : C'est un vote très fort et il faut que cette résolution soit suivie de mesures concrètes. Seulement cinq pays ont rejeté la résolution : la Russie et quatre autres. Ce vote représente l'opinion publique du monde. Même ceux qui se sont abstenus sont d'accord avec le principe d'un cessez-le-feu immédiat. Si vous écoutez les raisons pour lesquelles certains pays se sont abstenus, c'est pour laisser la porte ouverte à la Russie et pour tenter de jouer un rôle de médiation.
Question : C'est un vote très fort, certes, mais il demeure symbolique, il n'est pas légalement contraignant, n'est-ce pas?
Bob Rae : Pas tout à fait : il représente l'opinion de l'Assemblée générale, il a été référé par le Conseil de sécurité et il constitue quelque chose d'important quant à la façon dont nous pouvons intervenir et quant à nos efforts de médiation. Naturellement, nous, Canadiens, allons poursuivre les sanctions, nous allons continuer à fournir de l'aide et de l'assistance au gouvernement ukrainien. Ce n'est pas seulement un symbole : ça représente un progrès significatif dans les discussions que nous avons.
Question : Vous parliez plus tôt de poursuivre cette résolution avec des mesures concrètes, lesquelles?
Bob Rae : Tout d'abord, des sanctions plus fortes, ça viendra avec nos partenaires. Ça doit continuer : il faut exercer la pression nécessaire sur la Russie. Il faut également continuer le travail à la Cour pénale internationale, à La Haye. Beaucoup de pays sont d'accord avec notre approche. Il faut maintenir l'assistance humanitaire à tous ceux qui sont affectés par cette crise. L'urgence absolue, c'est que M. Poutine arrête ses attaques : c'est ça, l'essentiel. C'est une agression sans provocation dirigée contre toute la population civile de l'Ukraine; il n'y a pas de justification et les Russes le savent très bien. Avec les sanctions, ils vont se rendre compte à quel point ils sont isolés.