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« Il n’y a pas assez de places » dans les refuges à Montréal, selon des intervenants
Radio-Canada
Les organismes du milieu de l’itinérance à Montréal peinent à répondre à la demande cet hiver, bien que la Ville dise offrir plus de places que jamais en hébergement d’urgence. Des services de navettes tentent de pallier la situation.
À la Mission Old Brewery, chaque jour, on refuse plus de 20 personnes en ce moment, déplore Émilie Fortier, directrice des services d’urgence pour cet organisme.
La Ville de Montréal dit offrir plus de 1900 places en hébergement d’urgence en ce moment, ce qui serait du jamais vu, et pointe plutôt vers la pénurie de main-d'œuvre pour expliquer le manque actuel de ressources.
Si les intervenants rencontrés disent aussi que le manque de personnel est un problème, ils soulignent que d’autres besoins subsistent alors que deux personnes en situation d’itinérance ont été retrouvées mortes par grand froid à l’extérieur à Montréal au cours des derniers jours.
Malgré ce que Mme Plante se tue à dire dans les médias, il n’y a pas assez de places, a déclaré sans détour Andréane Désilets, directrice générale de la Maison Benoit Labre, en entrevue. Je l’invite fortement à passer une soirée avec nous et voir le triste constat.
Dans les années 2000, on dénonçait le manque de places et le manque de ressources adaptées, c’est rien de nouveau sous le soleil, a-t-elle ajouté à l’occasion d’une tournée nocturne dans l’arrondissement du Sud-Ouest.
Et beaucoup des places offertes en ce moment ne sont pas ouvertes à tous. Les 350 places du Stade de soccer de Montréal, par exemple, sont destinées aux personnes atteintes de la COVID-19 uniquement. Quelque 200 places étaient libres dans la nuit de vendredi à samedi.
Il y a également des profils de gens un peu plus désaffiliés pour qui le cadre d'hébergement d’urgence qui est offert en ce moment à Montréal s’adapte un peu moins, a expliqué Mme Fortier en entrevue. Il y a un travail à faire à Montréal d’aller rejoindre ces gens-là, de s’assurer que tout le monde a un lieu d’hébergement qui est adapté à ses besoins.
Le fait d’avoir des problèmes de santé mentale, d’avoir consommé de l’alcool ou d’autres substances, de vouloir rester avec un partenaire du sexe opposé, de traîner beaucoup de bagages, ou de ne pas se sentir en sécurité peut représenter un obstacle à l’accès aux ressources disponibles, selon les intervenants rencontrés.