« Il faut plus de logements étudiants abordables, et vite! »
Radio-Canada
Plus de 190 000 jeunes étudient dans un établissement universitaire à Montréal, dont 37 000 sont des étudiants étrangers, selon des chiffres récents du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI). Pourtant, il n’y a qu’une petite minorité d’entre eux, moins de 10 000, qui ont accès à une résidence étudiante gérée par leur campus universitaire.
Résultat? Plus de 100 000 étudiants inondent chaque année le marché locatif privé de la métropole et entrent ainsi souvent en compétition, bien malgré eux, avec de jeunes familles à la recherche d’appartements ayant plusieurs chambres, déplorent tant la Coalition régionale étudiante de Montréal (CREM) que l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE).
Quand la communauté étudiante arrive dans un marché locatif, les prix ont tendance à augmenter, parce que la colocation fait en sorte que plusieurs étudiants se partagent un seul loyer.
Et la proportion des étudiants locataires ne cesse d’augmenter, selon des chiffres exclusifs obtenus par Radio-Canada, issus de l’enquête PHARE 2021 qui sera publiée prochainement. Elle est ainsi passée de 70 % à 77 % entre 2017 et 2021. Des étudiants ont d’ailleurs eu de la difficulté à trouver un logement pour la rentrée cette année.
La pression et les besoins s’accentuent donc sur deux fronts simultanément, résume Laurent Levesque, cofondateur de l’UTILE. D’une part, il y a l’érosion du parc locatif. Et d’autre part, il y a de plus en plus d’étudiants locataires. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le marché locatif en général, ajoute-t-il.
Les deux tiers des locataires étudiants sont d’ailleurs concentrés dans cinq quartiers centraux de la ville, selon l’enquête PHARE 2021.
Sept étudiants sur dix indiquent débourser plus de 30 % de leur revenu dans le logement, un seuil reconnu de précarité financière, d'après une enquête de l’UTILE réalisée en 2017. Par ailleurs, dans les quatre dernières années, le coût médian que paient les étudiants universitaires à Montréal est passé de 575 $ à 680 $ par mois, soit une augmentation de 18 %, selon l’enquête PHARE 2021.