
« Game of drones » en Ukraine
Radio-Canada
C’est une histoire parfaite pour les scénaristes américains. En 2013, dans un modeste garage, trois ingénieux copains ukrainiens mettent au point, par pur plaisir, un avion téléguidé. Avec ses ailes de deux mètres d’envergure, leur prototype peut voler à cinquante kilomètres de distance et possède une autonomie de trois heures.
C’était juste avant l’invasion russe en Crimée et au Donbass. Et personne d’autre ne possédait cette technologie dans le pays.
Quand les dirigeants militaires d’Ukraine ont eu vent de l'existence de ce superdrone, ils ont compris qu’ils avaient trouvé une pépite. C’est Artem Viunnyk, un des trois garçons, qui s’est pointé au rendez-vous fixé par ces messieurs de l’armée.
Dix ans plus tard, Artem est PDG de la compagnie Athlon-Avia qui emploie 85 personnes et fabrique près d’une centaine de petits avions par mois.
Il faut dire que ces drones sont maintenant munis d’un tas d'équipements et de logiciels sophistiqués, et en particulier d’une caméra pivotante superpuissante qui permet de guider et de corriger avec une extrême précision les tirs d’artillerie au champ de bataille.
Le drone est devenu un outil de surveillance et de reconnaissance fondamental dans l’arsenal militaire ukrainien.
L’armée en a maintenant plusieurs centaines à sa disposition et ils sont tous utilisés en zones de combat, précise Artem Viunnyk. Ils m’ont dit : si tu en avais 2000, on les achèterait tous.
La petite compagnie high-tech vit maintenant un problème de croissance. Il faudrait quadrupler son espace de production pour répondre aux demandes qui viennent de partout. Mais il n'est pas facile de trouver la main-d'œuvre adéquate.
Sans compter que l’usine doit opérer en toute discrétion pour ne pas être repérée par les satellites russes.