« Fabriquer des vêtements à l’étranger n’est pas synonyme de cheap labor! »
Radio-Canada
Dans une usine désaffectée de l’ancienne Cité de la mode, à quelques pas de la rue Chabanel, autrefois le cœur de l’industrie du textile à Montréal, un ascenseur d’une autre époque nous transporte quelques étages plus haut. C’est là que se trouvent les locaux, joliment décorés et agrémentés de plantes, de l’entreprise québécoise de vêtements Rose Buddha.
Autour d'une table, quelques femmes, presque toutes habillées de vêtements fabriqués par l'entreprise, discutent en examinant le dernier arrivage de leggings. C'est l'équipe de direction. Parmi elles, la cofondatrice Maxime Morin, fière de présenter les valeurs derrière Rose Buddha qu'elle a mise sur pied il y a sept ans.
On voulait créer des vêtements qui respectent nos valeurs à Madeleine [Arcand] et moi. Et c'est ce qu'on a fait : on a créé notre legging écoresponsable, fabriqué localement, imprimé localement, et on s'est donné la mission que tout le monde soit bien payé et bien traité du fil jusqu'au produit fini, explique-t-elle.
Dans un autre local adjacent, d’autres femmes, assises devant des piles de chandails, s'attardent au contrôle de la qualité. Elles scrutent chaque article attentivement.
On regarde s’il y a des fils qui dépassent et on les coupe. On regarde aussi s’il y a des trous ou des taches d'huile à cause de la machine à coudre, explique Louise, l'une des employées.
Dans les locaux de Rose Buddha, on conçoit les vêtements, on les dessine, on les teste et on y fait le contrôle de la qualité. La confection, elle, est faite en partie en Beauce, mais aussi en Colombie, en Indonésie et en Chine, parce qu'il n'est pas possible, selon Maxime Morin, de tout produire au Québec.
« Les gens ne sortent pas de l'école en se disant : "Je vais être couturière! Je veux confectionner des vêtements!" C'est très rare que c'est un choix de carrière. »
L'industrie de la mode au Québec est en santé parce qu'on a plein de super-créatifs, des super-designers, mais au niveau de la main-d'œuvre, des couturières, on a de la difficulté à avoir des gens, puis des gens qui restent, parce que les conditions et les salaires, c'est pas extraordinaire, affirme Maxime Morin.
« Si on leur offre [aux couturières] un salaire qui est vraiment intéressant et qui leur permet de rester, le consommateur, même s’il dit qu'il veut acheter québécois, n'est pas prêt à payer le réel prix! »