« Convoi de la liberté » : la PPO avait aussi averti du risque d’occupation
Radio-Canada
Le chef du Service de police d'Ottawa (SPO), Peter Sloly, était convaincu que le « convoi de la liberté » allait quitter la capitale nationale après une première fin de semaine de protestation, et ce, malgré plusieurs avertissements quant au risque d'occupation, dont une note de la Police provinciale de l'Ontario (PPO) distribuée avant même l'arrivée des manifestants.
C'est notamment ce qui ressort, mercredi, du témoignage de Diane Deans, présidente de la Commission des services policiers pendant la crise, devant la Commission sur l'état d'urgence, qui se penche sur le recours par le gouvernement fédéral de la Loi sur les mesures d'urgence en février dernier.
Mme Deans a affirmé avoir pris connaissance de l'arrivée du convoi dans la capitale pour la première fois le 24 janvier, lors d'un entretien avec le chef de police de l'époque Peter Sloly, une réunion pendant laquelle ils n'ont toutefois pas évoqué la possibilité que la manifestation s'étire dans le temps.
Dès le lendemain, la conseillère municipale a toutefois commencé à être préoccupée par l'ampleur que semblait prendre la manifestation et par les fonds amassés pour la cause. Elle a fait part de ses inquiétudes au chef Sloly, le 26 janvier, mais il les a balayées du revers de la main.
Il m'a dit : "Qu'est-ce qui t'inquiète tant?" a témoigné Mme Deans. Et il a dit qu'il serait surpris s'ils étaient encore là lundi.
Diane Deans a aussi confirmé que le chef de police Sloly avait omis de dire à la Commission des services policiers le 26 janvier que son service avait été prévenu le jour même par la PPO que les protestataires entendaient provoquer du grabuge et rester à Ottawa pour une durée indéterminée.
Lors d'une conversation en tête-à-tête, M. Sloly lui aurait plutôt dit qu'il s'attendait à ce que les protestataires soient partis le lundi suivant, corroborant ainsi le témoignage offert en début de semaine par le directeur général de la Ville, Steve Kanellakos.
Selon Mme Deans, le SPO n'avait pas, à ce moment-là, de plan opérationnel détaillé pour faire face au convoi, et une fois la crise entamée, les communications étaient difficiles avec le chef de police, ce dernier n'était pas très disponible, et ses plans relevaient un peu de la pensée magique.
La conseillère municipale Deans a déclaré qu'elle était en lien constant avec le chef de police Sloly, au fur et à mesure que la manifestation se déroulait, mais elle a soutenu mercredi qu'on ne lui avait pas toujours brossé un tableau complet de la situation.