
« C’est lui! C’est lui! » : la rencontre fortuite qui a mis fin à la tuerie de Portapique
Radio-Canada
Personne n’ose imaginer ce qui se serait produit si l’homme qui a abattu 22 personnes en Nouvelle-Écosse en avril 2020 n’avait pas fortuitement croisé les policiers qui l’ont abattu dans une station-service au nord d’Halifax.
Nul doute que le tireur aurait poursuivi sa cavale meurtrière. Mais pour combien de temps encore ? Et au prix de combien d’autres vies ?
Des documents et des témoignages devant la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur ce drame d’une violence ahurissante démontrent que pendant plus de 13 heures, le tueur lourdement armé a réussi à échapper aux policiers et même à leur passer sous le nez, totalement inaperçu, à plusieurs occasions.
Malgré des indications très tôt dans la tuerie, les forces de l’ordre ont mis de longues heures à comprendre que le tireur était vêtu d’un uniforme d’agent de la Gendarmerie royale du Canada (Gendarmerie royale du CanadaGRC) et qu’il conduisait une fausse autopatrouille.
C’est seulement parce que Gabriel Wortman a volé une voiture dont le réservoir d’essence était presque vide, dans les dernières minutes de la fusillade, qu’il s’est retrouvé de manière tout à fait inopinée à la pompe d’une station-service en même temps que les agents Craig Hubley et Ben MacLeod qui lui ont porté le coup fatal.
Les effets de cette tuerie sont toujours ressentis en Nouvelle-Écosse deux ans plus tard, presque jour pour jour.
« Nous avons tous souffert. Nous avons vu beaucoup de choses. Nous avons aussi perdu l'une des nôtres. La vie ne sera plus jamais la même pour nous. »
Jusqu’à la dernière demi-heure de la fusillade qui s’est échelonnée sur deux jours, le tueur a maintenu un ou deux coups d’avance sur ses poursuivants.
Les policiers l’ont cherché et l’ont cru mort dans le village de Portapique jusqu’au petit matin du 19 avril 2020 alors qu’il s’était échappé la veille par un chemin privé après avoir tué 13 de ses voisins et déclenché plusieurs incendies.