
« À deux pas de la réussite », un modèle de tutorat qui fait son bout de chemin
Radio-Canada
L’ex-ministre de l’Éducation Jean-François Roberge avait fait du tutorat une mesure-phare pour aider les élèves à réduire leurs retards scolaires causés par la pandémie. Toutefois, pendant que des millions de dollars étaient distribués aux centres de services scolaires de la province à cette fin, un autre modèle, gratuit celui-là, prenait forme dans Lanaudière et a fait ses preuves depuis lors.
Ce qui le rend unique? Le fait de jumeler des étudiants du cégep avec des élèves du primaire pour les soutenir dans leur parcours scolaire. Et les étudiants tuteurs reçoivent une rémunération non pas en argent sonnant, mais en crédits d'études. Leur implication auprès d’un élève du primaire en difficulté, à raison de deux fois par semaine pendant dix semaines, leur vaut ainsi l'équivalent d'un cours crédité.
C’est dans ce contexte que Faustine Guillochon, 18 ans, a rencontré Bisan Ishtai, 12 ans. Depuis maintenant deux mois, la première aide la seconde à développer son vocabulaire. Bisan est arrivée de Syrie il y a quatre ans et parle déjà un français d’une qualité remarquable. Mais son enseignante souhaite qu’elle apprenne de nouveaux mots.
Rapidement, Faustine et Bisan ont établi une belle relation de confiance. Faustine est gentille, elle m’explique tout! lance Bisan en souriant. Elle m’aide à lire, à retenir des mots. Je trouve ça utile. Ça m’aide à m’améliorer à l’école.
Ça se passe vraiment super bien avec Bisan! répond de son côté la tutrice. Il n’y a pas très longtemps, j’avais l’âge de Bisan. Je pense que le fait qu’une jeune adulte lui explique, c’est peut-être plus accessible pour elle, fait-elle valoir. Et, déjà, elle voit que Bisan fait des progrès.
Faustine a entendu parler de l’initiative À deux pas de la réussite au Cégep de Lanaudière, à L’Assomption.
« On nous a présenté la fondation au début de mon cours de fin de programme au cégep. Je me suis dit : pourquoi pas? C’est avec des enfants, et mon projet professionnel, c’est de devenir orthophoniste auprès des jeunes. »
Cette expérience a permis à Faustine de confirmer son choix de programme à l’université. C’est une mise en application de tout ce que j’ai appris au cégep, notamment dans mes cours de psychologie. Mais surtout, ça m’a permis d’être vraiment certaine de la voie dans laquelle je veux aller, l’orthophonie, confie-t-elle.
L’enseignante de Faustine, qui collabore au programme À deux pas de la réussite, indique que les étudiants tuteurs qu’elle a supervisés sont en général très satisfaits de leur participation au projet.