Veuve, elle héberge son fils adulte en difficulté et se retrouve surendettée
Le Journal de Montréal
À 72 ans, Mireille est veuve depuis cinq ans. Des rénovations à la maison familiale et l’aide qu’elle apporte à son fils récemment séparé et père de deux enfants causent malheureusement sa déroute financière.
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Au décès de son époux, Mireille a hérité de la maison familiale sur laquelle il restait un solde hypothécaire de 30 000$, ainsi que de son véhicule entièrement payé d’une valeur de 10 000$. «Les revenus ont beaucoup diminué après la disparition de mon mari et j’ai dû faire face à toute la charge financière seule. Cela n’a pas été sans mal», explique la septuagénaire.
Pratiquement au même moment, son fils a divorcé, obtenant la garde de ses deux enfants. La séparation a toutefois été houleuse et a engendré des frais d’avocat élevés. Par la suite, il est tombé en dépression et a dû cesser de travailler. «Je lui ai donc proposé de venir vivre chez moi. Je pouvais prendre soin des enfants pendant qu’il récupérait et recouvrait la santé», précise Mireille. Ce qui semblait être une bonne idée va pourtant se transformer en gouffre financier pour la retraitée.
Mireille a en effet dû effectuer d’importantes rénovations à sa propriété. Pour réussir à payer ces montants, elle a réhypothéqué la maison pour un montant de 40 000$. Cette somme n’ayant pas suffi à réaliser la totalité des travaux, elle a alors utilisé ses cartes de crédit pour payer la différence.
Mais ce n’est pas tout. Sans revenus d’emploi, son fils avait des dettes impayées que sa mère a décidé de régler pour qu’il puisse se concentrer sur sa santé. Le fait d’avoir trois personnes supplémentaires à sa charge a aussi généré des dépenses supplémentaires.
Mois après mois, Mireille a donc puisé dans sa marge et ses cartes de crédit. Au bout du compte, elle s’est retrouvée avec des soldes de plus de 46 000$, auxquels s’ajoute son hypothèque de 70 000$. «Plongée dans une situation financière difficile et incapable de rembourser ses dettes au fur et à mesure, elle est venue nous consulter pour savoir quelles étaient ses options», indique Nathalie Turcotte, conseillère principale en redressement financier chez Raymond Chabot.
La meilleure solution dans le cas de Mireille est la proposition de consommateur. «Une somme, moindre que la dette totale, a été proposée à ses créanciers qui ont accepté ce montant. Elle devra ensuite effectuer des paiements durant 60 mois», précise Nathalie Turcotte. «Le montant offert dans le cadre de la proposition est basé sur la valeur de ses actifs et sur le versement qu’elle aurait dû effectuer dans un contexte de faillite», ajoute-t-elle. Dans ce dernier cas, elle aurait sans doute vu sa maison et son véhicule saisis afin de payer ses créanciers, ce qu’elle ne souhaitait évidemment pas.
À terme, elle sera libérée de la totalité des sommes qu’elle doit sur ses cartes et marges de crédit, mais elle conservera son hypothèque dont les paiements sont à jour. Sa cote de crédit sera entachée durant les cinq ans que durera la proposition, puis pour trois années supplémentaires.
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