Une fable de Noël sur le gaspillage alimentaire et les enjeux climatiques
Le Journal de Montréal
Un pôle Nord de plus en plus chaud, mais un père Noël qui ne s’en fait pas trop et qui adore se faire bronzer... Avec Le père Noël gaspille, l’auteure Florence-Léa Siry présente une fable ludique et tendre qui aborde les enjeux climatiques.
Le père Noël qui est un grand gaspilleur... D’où vient l’inspiration pour un album jeunesse franchement aussi original et d’actualité ?
En visitant des écoles pour des conférences, j’ai réalisé que c’était parfois plus difficile avec les plus petits. Je me demandais comment je pouvais faire, avec un groupe plus difficile ou qui n’a pas été préparé parce que le professeur n’est pas intéressé à l’environnement, pour les accrocher quand même. Je me suis dit que la fiction pouvait être une belle façon de le faire.
Vous avez comme mission d’aider les jeunes à comprendre leur pouvoir d’agir...
J’ai une grande frustration d’enfance de ne pas avoir compris pourquoi ma mère était militante en environnement ! C’est comme si ma mission de vie, c’était thérapeutique : expliquer aux enfants ce que j’aurais voulu comprendre pour faire les choses différemment. Je leur démontre qu’ils ont un grand pouvoir d’agir, en leur disant surtout qu’ils font partie de la solution, même s’ils n’ont pas encore de pouvoir de consommation.
Dans votre album, on rencontre Ekko, un lutin qui refuse de fabriquer des jouets neufs. Un lutin moderne et attachant ! Pourquoi un tel personnage ?
Pour moi, Ekko représente la personne qui veut bien faire et qui n’a pas peur de prendre son pouvoir d’agir en main. C’est quelqu’un qui se démarque. Ekko est un lutin qui dit : « Ah ça, moi ça me choque ! », mais plutôt que d’être dans l’opposition totale, il comprend rapidement sans le nommer qu’il peut être dans l’action. Il va mobiliser beaucoup plus les gens en étant dans l’action que dans l’opposition.
Si vous pouviez donner trois conseils à un enfant pour l’aider à éviter le gaspillage au sein de sa famille, que diriez-vous ?
Premièrement, avant de faire le geste de jeter, on peut voir comment on peut transformer. Ça me paraît être un déchet, mais de quoi est-ce composé ? De plastique ? Peut-être que je pourrais fabriquer un jouet plutôt que d’aller en acheter un autre. Ensuite, un deuxième geste pourrait être, pour le gaspillage alimentaire, de prendre ses recettes préférées et les transformer en canevas. Maîtriser une seule recette et y ajouter ce qu’on a sous la main, comme celle des biscuits touski pour le père Noël, à la fin de mon album. Puis, partager. On n’a pas besoin d’avoir chacun un jouet ; on peut se les partager. Il peut y avoir une ou deux trottinettes pour toute la gang de la ruelle et une autre famille peut prêter des patins, etc.
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