Une culture de vélo et des passionnés derrière les succès des cyclistes abitibiens
Radio-Canada
L’Abitibi-Témiscamingue produit depuis plusieurs années des cyclistes qui s’illustrent sur les scènes provinciale, nationale et internationale. Mais qu’est-ce qui peut bien expliquer ces succès?
Les succès sont nombreux dans l’histoire récente. Keven Lacombe et la double olympienne Karol-Ann Canuel ont évolué chez les professionnels. Olivia Baril, Charles-Étienne Chrétien, Simon Dubuc et Jérôme Gauthier, gagnant d’une étape du Tour de l’Abitibi cet été, roulent dans leur sillon. Cindy Montambault ainsi que les frères Xavier et Jacob Roy, champion canadien chez les U17, évoluent quant à eux sur les circuits nationaux et internationaux en vélo de montagne.
Pour David Bernard, entraîneur-chef du Club cycliste d’Amos et responsable du programme Sport-Études à l’école secondaire d’Amos, une partie de ces succès repose sur la culture de vélo qui s’est développée au fil des ans. Avec plus de 55 ans d’existence, le Club cycliste d’Amos est le plus ancien au Québec.
« Il y a beaucoup d’anciens ou de coureurs qui ont commencé là. On pense aux Deshaies, aux Gauthier, aux Roy… ce sont des noms qui reviennent souvent. Et là, on a les enfants de ces gens-là, au niveau de notre club ou de notre programme Sport-Études, qui performent sur la scène provinciale, nationale ou internationale. Cet historique-là, au niveau du club, d’être le plus ancien, ça fait partie de nos succès. »
Le programme Sport-Études, implanté il y a une plusieurs années par l’entraîneur Rémi Lessard, a aussi contribué à développer plusieurs cyclistes de la région. En plus d’inspirer la relève par leurs exploits, les Lacombe, Canuel, Chrétien et Baril partagent aussi avec eux leurs expériences quand ils sont de passage.
« Tu as beau avoir la meilleure structure, avoir le meilleur coach, avoir le meilleur programme d’entraînement, mais si chez les athlètes, il n’y a pas un effet de gang, il va manquer quelque chose. Ça va être dur si tu es laissé à toi-même, si tu t’entraînes seul, s’il n’y a personne à qui jaser quand ça devient difficile mentalement; je pense que pour un cycliste, il y a 90 % de la chose qui est mentale, affirme David Bernard.
« D’être capable d’aller dans des zones d’entraînement où c’est difficile. D’être capable de dire : une journée ça ne marche pas, mais demain, ça va être mieux. D’être capable de transformer ton échec en succès ou en apprentissage, ça fait partie de la game. Je pense qu’au niveau de cet encadrement-là, puis du vouloir de nos jeunes, et d’être outillés par des anciens et des gens qui font le métier, ça permet d’avoir du succès », soutient-il.
Sylvie Brochu, qui voit au développement des jeunes adeptes de vélo de montagne au Club Accro Vélo et qui a fondé le programme Sport-Études à la Polyvalente Le Carrefour de Val-d’Or, abonde dans le même sens. Elle ajoute qu’il faut aussi des passionnés pour encadrer la relève.
On a des grands passionnés dans la région. Des gens qui s’impliquent. Des bénévoles qui, comme Stéphan Larose ici à Val-d’Or, se sont impliqués plusieurs années. On le voit aussi à Amos, ils ont des passionnés, et je pense que ça y fait pour beaucoup, fait-elle valoir.