Une campagne de sensibilisation aux tombes anonymes a pris fin ce week-end
Radio-Canada
Des rassemblements estivaux en lien avec une campagne de protestation et de sensibilisation aux méfaits des pensionnats pour autochtones ont pris fin ce week-end. La manifestation devait durer une seule journée, en juin. Elle a finalement duré 75 jours.
Andrea Jenkins et Lorelei Mullings, envahies par la tristesse à la suite de la découverte de 751 sépultures non marquées sur le site d'un ancien pensionnat pour Autochtones de la Première nation de Cowessess, dans le sud de la Saskatchewan, ont organisé une manifestation sur le site de l'ancien Hôpital Charles Camsell à Edmonton.
Les deux amies voulaient que les gens sachent qu'il pouvait y avoir des tombes non marquées sur le site, qui abritait autrefois un hôpital ségrégué pour les autochtones.
Les gens se sont arrêtés, et certains se sont joints à elles. À la fin de l'été, des dizaines de personnes avaient consacré 75 jours à la campagne de sensibilisation, à trois endroits où, selon les aînés, des personnes ont été enterrées.
Les gens n'arrêtaient pas de venir, et dire, vous savez, je pourrais faire une semaine de plus. Et ça a fait boule de neige , explique Andrea Jenkins.
Au cours de l’été, elles ont accueilli des joueurs de tambour et des chanteurs, organisé des cérémonies traditionnelles et érigé un tipi près du chemin Winterburn. Elles ont aussi discuté avec des personnes qui ignoraient ce qui s’est passé et d’autres qui avaient besoin de parler de ce qui s’est passé.
Lorelei Mullings, membre de la nation crie Enoch, rapporte que des gens sont venus s’excuser, affirmant qu’ils n’avaient aucune idée de ce qui s’était passé. Ils sont venus pleurer, et je leur ai dit : ‘’ C’est bien, vous savez? C’est ce que nous voulons faire, tendre la main aux autres’’, raconte-t-elle.