Une élection bien orchestrée en Russie : une opposition réduite à néant
Radio-Canada
Vous avez peut-être déjà entendu parler de Boris Vichnevski. Sa photo a fait le tour du monde il y a quelques semaines. Et pas que la sienne, celle de deux autres candidats aux élections législatives en Russie qui portent le même nom que lui en plus d’être ses sosies : même barbe, même tête!
Une manigance électorale qui, bien que légale en Russie, en dit long sur le scrutin qui se tiendra le week-end prochain.
Le niveau de malhonnêteté a atteint son comble, dit le vrai Boris Vichnevski, que nous avons rencontré à Saint-Pétersbourg.
Il est déjà conseiller municipal et sollicite un siège à la Douma sous la bannière du parti Iabloko, qui se décrit aujourd’hui comme le dernier refuge pour les électeurs qui s'opposent véritablement au régime de Vladimir Poutine.
Ce parti libéral et pro-occidental fondé au lendemain de la chute de l’Union soviétique n’a pas réussi à faire élire un seul député à la Douma depuis 2003. Il s’affiche dans le contexte politique actuel comme la seule option pour les Russes qui refusent de voter pour l’opposition systémique, comme le Parti communiste, approuvée par le Kremlin.
Iabloko est devenu une niche pour nous, puisque tous les candidats indépendants solides qui avaient de véritables chances d'être élus ont été bannis ou arrêtés, dit Anton, un jeune de 19 ans qui est venu soutenir Boris Vichnevski avec une dizaine d’autres étudiants.
L’humour était au rendez-vous. Ils sont arrivés avec des masques à l'effigie de leur candidat cloné, un pied de nez au régime, qui est désespéré et prêt à tout pour assurer sa majorité , ajoute Maya, 21 ans.