Un tueur à gages décrit la vie «épouvantable» au pénitencier
TVA Nouvelles
Un tueur à gages qui a passé les 19 dernières années au pénitencier a raconté la violence extrême et « épouvantable » dont il a été témoin, en suppliant un jury de lui donner « une dernière chance ».
« Ça sent la violence, il y a une atmosphère de fou, c’est dangereux. J’ai vu des gens se faire poignarder, être égorgés, j’ai passé des années de temps dans ma cellule, je me demande encore comment je suis encore là », a témoigné Jean-Guy Lambert, ce mercredi au palais de justice de Montréal.
La tête basse, essuyant par moment des larmes, le meurtrier de 76 ans a témoigné afin de pouvoir bénéficier de la « clause de la dernière chance ». Cette clause permettait à une personne condamnée à la prison à vie de demander l’autorisation d’obtenir une libération conditionnelle plus rapidement que prévu.
C’est que depuis 2003, Lambert purge une peine à perpétuité pour avoir exécuté six ans plus tôt un contrat sur les frères Robert et Elias Fattouch en échange de 25 000 $.
« [Le commanditaire] voulait se débarrasser des deux frères, car l’un d’eux aurait eu une aventure avec sa femme lorsqu’il était détenu aux États-Unis, indique un rapport déposé en cour. De plus, les Fattouch auraient utilisé [...] ses contacts européens dans le domaine des véhicules volés. »
Le contrat a été rempli et même si Lambert n’était pas le tireur, il a été condamné pour meurtre prémédité ainsi que pour tentative de meurtre, puisque l’un des deux a survécu.
« Je suis pas fier de ça pentoute, a témoigné Lambert. Je voudrais demander pardon à tout le monde à qui j’ai fait de la peine. J’ai pas mené une bonne vie pentoute, mais je ne suis plus le même homme. »
En larmes, il a expliqué qu’avec l’âge et avec ses problèmes de santé, il ne lui reste « plus beaucoup de temps à vivre ». Dans les dernières années, il a fait quatre AVC, en plus d’être atteint d’un cancer, puis de la COVID qui lui a valu d’être hospitalisé pendant un mois.
« J’ai payé pour ce que je fais, je crois, a-t-il dit. Et je paye encore avec ma santé. »