Ukraine : Moscou et Washington en conflit au Conseil de sécurité de l’ONU
Radio-Canada
Comment ne pas penser à la guerre froide? La Russie et les États-Unis se sont déchirés lundi au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations uniesONU au sujet des troupes massées par Moscou près de l'Ukraine, tandis que les Occidentaux menacent désormais les oligarques russes de leur faire payer toute escalade militaire.
Les États-Unis continuent à appeler à la diplomatie pour résoudre la crise autour de l'Ukraine, mais nous sommes prêts quoiqu'il arrive, a averti lundi le président américain Joe Biden.
À la veille d'un appel téléphonique crucial entre le secrétaire d'État américain Antony Blinken et son homologue russe Sergueï Lavrov, prévu mardi pour déterminer la suite à donner à cette crise à haut risque, Washington a annoncé mardi soir avoir reçu une nouvelle réponse écrite de Moscou après un premier échange de courriers. La teneur n'a pas été dévoilée.
Plus tôt la session du Conseil de sécurité s'est tenue à la demande des États-Unis, et contre la volonté de la Russie. Dix des 15 membres du Conseil ont voté en faveur de cette réunion qui, loin de montrer un semblant d'apaisement, a tourné à l'affrontement ouvert.
L'ambassadeur de la Russie aux Nations unies, Vassily Nebenzia, a accusé Washington de chercher à créer l'hystérie et à tromper la communauté internationale avec des accusations infondées.
Et il s'est fait un plaisir de renvoyer les États-Unis à l'un des chapitres les plus embarrassants de leur histoire diplomatique et militaire récente.
Vassily Nebenzia a ainsi rappelé qu'avant l'invasion de l'Irak en 2003, Washington avait bien assuré avoir des preuves d'armes de destruction massive dans ce pays, qui n'ont jamais été trouvées.
Son homologue américaine Linda Thomas-Greenfield a estimé de son côté que le déploiement de plus de 100 000 militaires russes autour de l'Ukraine menaçait la sécurité internationale. Elle a accusé Moscou de vouloir déployer au début de février, preuves à l'appui, plus de 30 000 militaires supplémentaires au Bélarus, dont le régime est très proche du Kremlin.
Parallèlement, les manœuvres diplomatiques continuent, tout comme les préparatifs de sanctions.