Train léger : Alstom « repoussait les limites » de ce que les wagons pouvaient faire
Radio-Canada
Le constructeur français de trains Alstom a créé un véhicule qui n’existait pas encore et qui « repoussait les limites » de ce qu’un wagon d’un train léger sur rail pouvait faire pour la ligne de la Confédération, ont entendu, jeudi, les membres de la Commission d'enquête sur le train léger, au quatrième jour des audiences publiques.
Cela explique en partie les problèmes qui se sont produits par la suite. Nous étions donc aux limites du concept et avons rencontré de nouveaux problèmes que nous ne rencontrons pas habituellement, a déclaré Yves Declercq qui, à l'époque de l'appel d'offres, était le directeur des offres pour la phase d'approvisionnement pour Alstom.
La Ville d’Ottawa voulait transporter 24 000 passagers à l’heure dans chaque direction, ce qui était exceptionnel et plus près d'un système traditionnel de métro que de celui d’un train léger, a souligné Yves Declercq. Les trains légers sur rail européens transportent habituellement 10 000 passagers à l’heure.
Les métros sont plus robustes que les trains légers, a expliqué M. Declercq, ajoutant que l’entreprise a même remplacé le moteur du tram par celui qui était utilisé dans le métro de New York.
Le haut dirigeant d’Alstom a aussi indiqué clairement que la Ville savait, dès l’été 2012 que le train léger sur rail qu’elle demandait n’existait pas déjà.
La compagnie Alstom est devenue sous-traitante du Groupe de transport Rideau (GTR) d’une manière inhabituelle, a expliqué M. Declercq à la commission.
Le GTR avait déjà essayé de soumissionner pour la ligne de la Confédération avec un consortium différent, mais n’avait pas réussi à se qualifier. La demande de qualification, en 2011, décrivait qu’Ottawa voulait transporter 12 000 passagers à l’heure dans chaque direction le jour de l’ouverture, avec l’option de doubler le nombre de passagers dans les années 2030 ou au-delà.
C’était une surprise pour Alstom que le GTR l’appelle, en juin 2012, pour lui demander de proposer un train pour Ottawa après que le premier choix du GTR, par la société espagnole CAF, ait été disqualifié par la Ville.
Il était très rare qu’une entreprise se joigne à un processus d’appel d’offres après avoir été éliminée, a souligné M. Declercq aux membres de la commission.