Soudan : au moins 56 civils tués et plus de 600 blessés dans les combats
Radio-Canada
Les combats se poursuivent dimanche à Khartoum entre l'armée régulière et des paramilitaires, dans une lutte de pouvoir entre les deux généraux aux commandes du Soudan depuis le coup d’État de 2021. Au cours des dernières 24 heures, 56 civils ont été tués et plus de 600 ont été blessés dans les affrontements.
Partout dans la capitale soudanaise, des hommes en treillis, armes à la main, déambulaient dans des rues vides de tout civil, alors que des colonnes de fumée s'élèvent depuis samedi du centre-ville où se trouvent les principales institutions.
Selon des témoins, des combats à l'arme lourde opposent militaires et paramilitaires dans la banlieue nord de Khartoum, ainsi que dans le sud de la ville.
La nuit a été très dure. On n'a pas dormi à cause des bruits d'explosions et de tirs, raconte Ahmed Seif, qui vit avec sa femme et leurs trois enfants dans l'est de Khartoum. Il redoute que son immeuble ait été touché, mais dit avoir peur de sortir vérifier, par crainte des balles perdues et des hommes en treillis qui quadrillent les rues.
La communauté internationale, qui a assisté impuissante au coup d'État d'octobre 2021 et qui n'est pas parvenue depuis à convaincre les généraux de signer un plan de sortie de crise, multiplie les appels au cessez-le-feu.
Le dernier en date est venu de Pékin, alors que le pape François invitait à « prier pour que les armes soient abandonnées ». La Ligue arabe et l'Union africaine, où siègent de grands parrains de la politique soudanaise, devaient se réunir en urgence dimanche matin.
Depuis des semaines, ils s'opposaient politiquement. Mais samedi matin, les divisions entre le général Abdel Fattah al-Burhane, le chef de l'armée, et le général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, à la tête des Forces de soutien rapide (FSR), des milliers d'ex-miliciens de la guerre du Darfour devenus supplétifs officiels des troupes régulières, ont dégénéré en violences.
Fusils, artillerie et avions de combat ont été utilisés dans la capitale et plusieurs villes du pays de 45 millions d'habitants.
Dimanche, de nouveau, les bombardements ont résonné dans les rues désertes de Khartoum envahies par une forte odeur de poudre. Sur les réseaux sociaux, les médecins n'en finissent plus de réclamer de l'aide, des couloirs sécurisés pour les ambulances et un cessez-le-feu pour soigner les victimes.